Publié le Samedi 11 avril 2020 à 12h03.

Soutien aux éboueurs de Poitiers en grève

Les éboueurs de Poitiers et Grand-Poitiers sont en grève. 

Ils s’opposent à la gestion de leur entreprise « Urbaser Environnement » en cette période de crise sanitaire.

Les éboueurs dénoncent notamment l’absence de gel hydroalcoolique et de masques jusqu’à très peu (5 jours) ainsi que l’impossibilité de respecter les distances de sécurité.

Ils dénoncent également un épuisement considérable suite au changement des plannings. Dans certains secteurs les tournées n’ont lieu que tous les 15 jours – ce qui a pour effet d’augmenter le poids des déchets sur une seule tournée. Les douleurs au dos sont donc amplifiées.

À cela s’ajoute forcément des craintes légitimes et une fatigue psychique dans cette période anxiogène. L’obligation d’une semaine de chômage partiel sur deux, en plus de dégrader fortement les conditions de travail, permet au patron de gagner de l’argent sur le dos des salariés alors que le travail reste le même.

Et cerise sur le gâteau, les salariés se considèrent lésés en terme de salaire. La prime « Macron » liée au covid-19 ne répond pas à cette problématique de manière sérieuse. 

En ce qui concerne la mairie de Poitiers, celle-ci ne souhaite pas s’exprimer mais demande la réquisition des salariés. À briser la grève, en somme. Alain Claeys ferait mieux de s’occuper des salariés et de leur santé et d’interdire la sous traitance en cascade dans ses appels d’offre.

Le NPA apporte tout son soutien aux éboueurs. 

Nous pensons que tous les moyens sanitaires doivent être mis en place y compris le droit de retrait des salariés qui en expriment le besoin (sans perte de salaire).

Une revalorisation salariale doit avoir lieu. Pas un salaire en dessous de 1800€ net et une augmentation de 300€ pour toutes et tous.

Enfin, nous rappelons notre position défendue lors des municipales de re-municipaliser la collecte et la traite des déchets avec intégration des salariés comme fonctionnaire de la collectivité. La régie publique permettrait aussi de répondre à des exigences sociales et environnementales.

Nous voyons-là à quoi pourrait servir une municipalité de combat, pour une autre société.

Poitiers, le 10 avril 2020.