En ce moment, le « Dignité Al-Karama » vogue vers Gaza, avec à son bord, une douzaine de militantes et militants politiques, syndicalistes et associatifs, dont Annick Coupé de Solidaires et notre camarade Olivier Besancenot. Quelque soit l'issue du voyage, et même si nos camarades n'atteignent pas leur destination, leur départ de Grèce constitue un formidable pied de nez à tous ceux (et ils sont nombreux !) qui par leurs actions, leurs paroles, ou leurs silences sont complices de l'état de siège que subit la population palestinienne de Gaza.
En premier lieu, le gouvernement grec du « socialiste » Papandréou qui, toute honte bue, ose s'opposer au départ d'une action de solidarité internationale.
Alors que le peuple grec subit les rigueurs d'un plan de rigueur sans précédent, que des centaines de milliers de manifestants occupent les places des grandes villes, ce « gouvernement du FMI » a choisi son camp, celui des amis d'Israël dont les pressions ont payé puisque les autres bateaux à destination de gaza ont tous été officiellement interdits de départ par les autorités, un capitaine canadien a ainsi été arrêté pour avoir tenté de quitter le port du Pirée.
Comble d'hypocrisie, les autorités grecques, dont tout le monde sait qu'elles entretiennent des relations privilégiées avec Israël, prétendent que leur intervention n'avait pour but que de « protéger les passagers de la flottille ». Pied de nez également pour les barbouzes israéliennes qui malgré une intense activité, de sabotages en intimidations diverses, n'ont pu empêcher ce départ médiatisé. Pied de nez enfin pour le gouvernement français qui par la voix de François Fillon, puis de celle du porte parole du Quai d'Orsay Romain Nadal, juge que le départ d'une nouvelle flottille « ne peut qu'attiser les tensions », que ce n'est pas la meilleure façon d'agir pour la population de Gaza ». Enfin, depuis samedi 2 juillet, l'Union Européenne a appelé « tous les Etats à empêcher le départ d'une nouvelle flottille» Cette soi disant communauté internationale qui il y a deux ans et demi n'avait pas levé le petit doigt pour faire cesser l'ignoble agression « plomb durci » contre tout un peuple pris en otage dans la nasse de Gaza, ose maintenant nous dire ce qui est bon ou ne l'est pas pour la population !
Pour nous, militants internationalistes, soutenant la juste de lutte de libération nationale du peuple palestinien, il ne saurait être question de se plier aux dictakts d'Israël et de ses complices. Nous revendiquons le droit de visiter nos amis palestiniens de Gaza, sans en demander la permission à l'armée d'occupation !
L'immense espoir levé par les révolutions arabes, s'est étendu à toute la Palestine, comme l'ont montré les manifestations commémoratives de la Naqba, Réfugiés du Liban d'Egypte de Syrie, de Jordanie, « palestiniens de 48 », c'est tout un peuple qui est mobilisé pour exiger son droit au retour, la fin des colonies et l'autodétermination.
Il nous faut intensifier le soutien au combat du peuple palestinien, notamment à l'occasion de la session de l'ONU de septembre où la question de la reconnaissance d'un Etat va être débattu. Sans nous faire aucune d'illusion sur cette échéance, la première exigence que nous devrions porter devrait être la levée totale du blocus de Gaza !
Alain Pojolat