Origine immigrée et résidence dans un quartier populaire (zone urbaine sensible – ZUS) se combinent pour augmenter les difficultés face à à l’emploi. Une enquête statistique récemment publiée par le ministère du Travail confirme ainsi que les jeunes issus de l’immigration ou vivant dans les ZUS ont des difficultés d’accès à un emploi stable supérieures à la moyenne des jeunes.
Les jeunes âgés de 18 à 29 ans, immigréEs ou descendantEs d’immigréEs et sortis de formation, sont moins souvent en emploi durable (au moins un an en continu) et connaissent donc plus souvent des alternances de situations d’emploi, de chômage et d’inactivité que les jeunes non issus de l’immigration.
Les difficultés des jeunes immigréEs et descendantEs d’immigréEs sont accentuées lorsqu’ils résident en ZUS (ces jeunes résident beaucoup plus fréquemment en ZUS que ceux non issus de l’immigration). « Toutes choses égales par ailleurs », notamment à niveau de diplômes et origines comparables, un jeune en ZUS a une probabilité d’être en emploi plutôt qu’au chômage inférieure de 36 % à celle d’un jeune hors ZUS...
14 % des jeunes âgés de 18 à 29 ans en 2008 (toutes origines confondues) ont déclaré avoir subi une discrimination liée à l’emploi au cours des cinq dernières années : refus injuste d’un emploi ou d’une promotion, licenciement injuste... 18 % des jeunes immigréEs et 20 % des jeunes descendantEs d’immigréEs ont déclaré avoir subi une discrimination liée à l’emploi au cours des cinq dernières années, contre 12 % des jeunes non issus de l’immigration. Résider en ZUS augmente aussi le sentiment d’avoir subi une discrimination liée à l’emploi : 18 % des jeunes en ZUS contre 14 % des jeunes hors ZUS.Les jeunes issus de l’immigration, immigréEs ou descendantEs, qui résident en ZUS, sont donc particulièrement nombreux à déclarer avoir souffert d’une discrimination liée à l’emploi. Qui ça étonne encore ?