Publié le journal "Est Républicain"
Le NPA a présenté sa liste régionale « pour une gauche anticapitaliste et écologiste », hier à Besançon en présence d'une petite moitié de ses 51 candidats. Ayant manifestement cherché à représenter le monde du travail, ouvrier comme intellectuel, le NPA a lui aussi fait l'ouverture. Il y a trois anciens du PCF, fondateurs de la Fédération démocratique de Franche-Comté : Claude Faivre, Véronique Bourquin-Valzer et Sylvette Meyer qui assurent ne pas être « devenus gauchistes » ni être tombés dans « la surenchère verbale qui discrédite » ou « l'extrémisme revendicatif qui isole ».
Il y a des militants associatifs, comme Bernard Sérafinowski, d'AC! qui s'est illustré dans l'affaire des chômeurs « recalculés ». Ou encore Matthieu Cassez, d'Attac. Il y des syndicalistes de l'automobile, du travail social, de la fonction publique, une paysanne bio. L'adepte de la décroissance Thierry Brugvin précise qu'il s'agit de « celle des plus riches ».
La tête de liste régionale, Laurence Lyonnais assure que PSA masque ses bénéfices par des « artifices comptables », parle de « crise environnementale quand 200 km de rivières ont des poissons impropres à la consommation ». Elle réfute les « vieilles méthodes, boucs émissaires et faux débats » qui témoignent de la « crise démocratique » et du « climat nauséabond ». Elle cogne sur la « liste raciste » non aux minarets, dénonce la réforme des collectivités territoriales. Elle défend une « gauche de combat et de résistance sociale, indépendante du PS et de la gauche de gestion ».
La locomotive belfortaine, Claude Paufert, défend la projet de « vrais comités de ligne ferroviaires comme en Alsace avec des réunions mensuelles avec les usagers » et une augmentation du budget des transports. Gérard Aviat se fait l'écho des débrayages « pour 300 euros et l'embauche des précaires kleenex » chez PSA.
Consciente des dégâts de la polémique sur le foulard d'une candidate NPA du Vaucluse, Laurence Lyonnais « réserve » sa position pour ses camarades et le « congrès du 11 novembre », mais assure que « le voile est un signe d'oppression ». François Portal rigole : « Si c'est un coup électoral, c'est raté ! »
Et pour le second tour ? Le NPA ne pense pas dépasser les 10% qui le mettraient en position de force pour négocier avec le PS et Europe-Ecologie. Il veut faire barrage à la droite et s'interroge sur la réalisation de son désir de « fusion démocratique » à partir de 5% : « le PS aura-t-il besoin de nous ? »
Si le FN n'est pas au second tour, peut-être...
Daniel BORDUR