Cette campagne européenne est bien étrange : elle n'en finit pas de… commencer. Chaque semaine, UMP et PS « lancent » leurs campagnes, encore et encore.
Il faut dire que rarement le fossé aura été aussi profond entre les préoccupations des couches populaires et le jeu institutionnel. Hypocritement, les élites politiques et médiatiques se désolent du manque d'intérêt des électeurs pour les « questions européennes ». Elles ont la mémoire courte : en 2005, le pays s'était pourtant passionné lors du débat sur le traité constitutionnel européen (TCE). Et, malgré les injonctions de ces mêmes élites, le TCE avait été massivement rejeté ! Mais, ce n'était que partie remise. Avec la complicité des parlementaires socialistes, qui auraient pu s'y opposer et imposer un nouveau référendum, Nicolas Sarkozy a réussi à faire passer le traité de Lisbonne, véritable resucée du TCE, par un vote du Parlement. On fait semblant de consulter les électeurs et, lorsque leur réponse ne convient pas, on passe outre ! Comment s'étonner ensuite de la désaffection populaire ?
Alors que le mécontentement - voire l'exaspération - du monde du travail s'exprime à travers mobilisations, manifestations et conflits sociaux, le PS présente le vote en faveur de ses listes comme « le débouché politique » et une étape de la reconquête dans la perspective de l'élection présidentielle de… 2012. Au fond, si les dirigeants socialistes ont repris le chemin des rassemblements et des défilés, c'est qu'ils considèrent que le développement du mouvement social constitue un terreau favorable pour la seule chose vraiment importante : le vote PS lors des différentes élections.
Disons-le franchement : l'approche du NPA est radicalement différente. Pour les anticapitalistes, le mouvement social n'est pas d'abord un levier pour les élections, mais surtout le moyen réel de la transformation de la société. Dans cette perspective, les élections peuvent constituer un haut-parleur des luttes et des mobilisations. Faire entendre, en France et en Europe, les voix des Caterpillar, des Molex, des Continental, des chercheurs, des électriciens et des gaziers, des personnels de santé et de bien d'autres secteurs du monde du travail en lutte, voilà le défi majeur de la campagne du NPA dans les sept circonscriptions de France métropolitaine. Les listes du NPA sont composées et conduites par des hommes et des femmes qui appartiennent au monde du travail et se situent au cœur des résistances (lire pages centrales).
Cette campagne va permettre de proposer des mesures anticapitalistes, véritables réponses à la crise économique et sociale, car elles n'hésitent pas à s'attaquer au système capitaliste lui-même. Notre campagne fera le lien entre les politiques menées en France par le gouvernement et le Medef, celles conduites dans les pays voisins et les conceptions qui président depuis des décennies à la construction de l'Union européenne capitaliste. Alors, oui : recueillis sur ces bases-là, tous les suffrages qui se porteront sur les listes du NPA constitueront autant d'encouragements aux luttes sociales !