Publié le Vendredi 5 septembre 2025 à 17h00.

Loi Duplomb, contre le vivant !

Malgré une mobilisation citoyenne exceptionnelle, la loi Duplomb a été promulguée par Emmanuel Macron. Ce texte écocidaire renforce l’agro-industrie, affaiblit les instances sanitaires et environnementales et accélère la destruction des écosystèmes.   

Malgré la pétition et ses plus de 2 120 000 signatures, cette loi a été promulguée par Macron. La version définitive du texte est totalement écocidaire. Elle augmente la concurrence entre les exploitations et diminue l’indépendance de certains organismes essentiels pour notre santé et celle des écosystèmes. Elle favorise l’élevage intensif, en augmentant la taille des élevages et en affaiblissant la consultation des riverainEs. Elle réforme l’OFB (Office français de la biodiversité) et l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) en réduisant leur indépendance et en renforçant la tutelle de l’État. Elle met fin à l’interdiction d’être à la fois conseiller et vendeur de pesticides, et favorise les projets de stockage d’eau, y compris les mégabassines. 

Pour un autre système agricole 

Le NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) s’oppose au système agricole promu par la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et la Coordination rurale, des modèles productivistes, non durables et inégalitaires. Nous soutenons une agriculture paysanne, plus respectueuse des ressources, de la biodiversité et de la santé de toustes, moins dépendante de l’agro-industrie. Nous revendiquons une rémunération juste des agriculteurices, une facilitation des transmissions et le maintien de fermes à taille humaine. Le système agricole français est fondamentalement injuste, favorise les grandes exploitations et l’utilisation massive de produits chimiques (pesticides et fertilisants). Les agriculteurices doivent sortir de ce modèle non durable, nocif pour leur santé (suicides, cancers, maladies neurologiques, asthme) et pour celle de l’ensemble de la population. 

Des dégâts sanitaires 

En 2022, plus de dix millions de FrançaisEs ont bu une eau de qualité non conforme au moins une fois dans l’année. D’après une enquête du Monde (« Pollution de l’eau potable : le casse-tête des consommateurs pour réduire les risques », Pascal Krémer, 2025), les pesticides et leurs sous-produits sont détectés dans 97 % des stations de contrôle de la qualité de l’eau et dépassent les normes dans près de 20 % d’entre elles. Entre 1980 et 2019, 12 500 captages d’eau ont été abandonnés — trop pollués et en mauvais état — sur les 33 000 existants. Les nappes phréatiques subissent des pollutions diffuses, largement dues à l’agriculture, provoquant des dégâts irréversibles. Les produits de synthèse se retrouvent dans l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, notre nourriture. Les études sont pourtant claires : en 2021, le rapport Pesticides et effets sur la santé de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) confirme la « présomption forte » d’un lien entre exposition aux pesticides et plusieurs maladies graves. Les agriculteurices sont les premierEs touchéEs. 

Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Nous demandons : une régulation avec un prix minimum garanti pour une rémunération équitable des agriculteurices ; une clause de sauvegarde interdisant l’importation de produits traités à l’acétamipride ; des lois favorisant l’agroécologie et le retrait de la loi Duplomb. Pour cela, les lois d’orientation agricole, la PAC (Politique agricole commune) et les lois relatives à l’agriculture, à la biodiversité et à la santé doivent évoluer dans ce sens. 

Commission écologie