Publié le Samedi 11 octobre 2025 à 11h00.

La dermatose nodulaire contagieuse, symptôme d’un système en crise

En juin dernier, la dermatose nodulaire contagieuse a commencé à toucher les populations bovines de l’est de la France. Elle s’ajoute à la liste des épidémies qui touchent les animaux dits d’élevage depuis des dizaines d’années, partout dans le monde.

En cas de contamination, la stratégie de l’État consiste en l’abattage total et systématique des troupeaux (à partir d’un seul individu contaminé) en parallèle d’une campagne de vaccination. En août, plus de 70 foyers ont été détectés, et près de 1 500 individus ont été abattus en Savoie et Haute-Savoie.

Au prétexte d’éradiquer la maladie le plus rapidement possible, l’abattage systématique des troupeaux touchés permet de rassurer l’industrie agroalimentaire et de préserver des positions à l’export. Cette stratégie laisse derrière elle non seulement des exploitantEs accabléEs, mais aussi des milliers de victimes froidement abattues. Ainsi, éleveurEs et animaux sont considéréEs, chacunE à sa place, comme les rouages d’une économie agroalimentaire capitaliste.

Une activité climaticide et précarisante subventionnée par l’État

Inédite en France, la dermatose nodulaire est révélatrice des effets du dérèglement climatique, lui-même dû aux émissions de gaz à effet de serre, dont 14,5 % sont liées aux activités d’élevage selon la FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture). Alors que l’élevage met également en concurrence humainEs et non-humainEs dans la consommation de ressources (eau et végétaux), la ministre de l’Agriculture choisissait en juillet de remettre une pièce dans la machine en s’engageant à accompagner au « maximum la recapitalisation du cheptel ».

Aujourd’hui, les activités d’élevage sur notre territoire ne tiennent que grâce aux aides publiques, et le système capitaliste ne laisse guère de choix aux exploitantEs agricoles déjà en place ou qui souhaitent s’installer. Il pousse des générations d’agriculteurEs à suivre une logique productiviste, de rentabilisation, ce qui se traduit pour les animaux par toujours plus de promiscuité, de maltraitance, d’abattage de nouveau-néEs considérés comme des déchets de production, d’abandon de soins en cas de maladie, etc.

HumainEs et non-humainEs victimes d’un même système

En attendant une prise de conscience collective sur l’impasse de l’élevage dans un projet écosocialiste, il est urgent de combattre de façon unitaire les politiques gouvernementales dictées par le capital, qui font des milliers de victimes animales et ne permettent pas aux éleveurEs de vivre de leur travail.

Notre place est en soutien des paysanNEs qui ont tenté de bloquer les abattages, mais aussi des « éleveurEs sans élevage » dans les sanctuaires pour animaux, des militantEs organiséEs en associations d’aide à la reconversion des élevages.

La libération des paysanNEs des lois capitalistes passera par le choix à grande échelle d’une activité de polyculture végétale, indépendante de l’exploitation des vies animales, permettant de nourrir les populations locales tout en garantissant un accès équitable aux ressources.

Commission cause animale