Que les dirigeants des grandes institutions internationales (FMI, etc.), de l’Union européenne et des États, soient au service du capital ne souffrent guère de discussion. Jour après jour, ces membres de l’« élite » passent leur temps à rivaliser dans la compression des salaires et la dégradation des droits sociaux.
Dans le même temps, certains n’hésitent pas, à titre personnel, à franchir des lignes jaunes. Ainsi à Madrid a débuté, lundi 26 septembre, le procès de Rodrigo de Rato y Figaredo. Directeur général du Fonds monétaire international (FMI) de juin 2004 à octobre 2007, celui-ci s’était recasé dans la banque. Avec 65 autres dirigeants et membres du conseil d’administration de Bankia, il aurait détourné plus de 12 millions d’euros entre 2003 et 2012, usant de cartes bancaires non officielles pour des dépenses illimitées et non déclarées au fisc. Sacs de luxe, hôtels étoilés ou fiestas en discothèques… Par ailleurs, pour un autre dossier, Rodrigo Rato est poursuivi pour escroquerie, abus de biens sociaux, faux en écriture et usage de faux. Un ex-directeur général du FMI, ce n’est pas rien…
Quant à l’ex-président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, on savait déjà qu’il avait été embauché dans la banque américaine Goldman Sachs. Des fuites récentes montrent que durant sa présidence, il était en liaison permanente avec la banque qui lui faisait passer des notes confidentielles sur les changements à apporter aux politiques de l’Union européenne. Nelly Kroes, ex-commissaire européenne à la concurrence, a, elle, « oublié » de déclarer qu’elle dirigeait une entreprise située aux Bahamas, un paradis fiscal tropical, durant son mandat.
En France, nous avons Cahuzac, mais d’autres sommités, ont, à titres divers, des rendez-vous périodiques avec les juges : Sarkozy, Christine Lagarde... Dès lors, rien d’étonnant à ce que prospère le « tous pourris ». Rien n’est plus urgent que de redonner l’espoir de rompre avec ce système infernal.