Le contre-sommet, organisé par Attac Maroc et le réseau international du CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes) à Marrakech du 12 au 15 octobre 2023, avait pour objectif de démontrer, face à l’assemblée FMI-Banque mondiale, que des voies alternatives existent.
«Quatre-vingts ans de dictature financière. Plus de 500 ans de pillage de la nature et des peuples du Sud, ça suffit ! Il est temps que la souveraineté des peuples l’emporte sur les profits des sociétés multinationales, des gouvernements et des riches du monde. » Voilà ce qu’on pouvait entendre à Marrakech.
Réunissant plus de 300 personnes, représentant des collectifs, associations, mouvements politiques et sociaux d’une large diversité, le contre-sommet a été un moment riche en partage d’expériences et en recommandations. Dans le contexte dramatique à Gaza, les participantEs ont manifesté leur solidarité avec le peuple palestinien tout au long de cette rencontre, ponctuée par l’émouvante intervention de Sahar Mohammad, syndicaliste palestinienne.
Rôle criminel du FMI et de la Banque mondiale
Dès l’ouverture du sommet, Éric Toussaint, porte-parole du CADTM, a rappelé le rôle anti-démocratique et criminel du FMI et de la Banque mondiale. Aminata Dramane Traoré a parlé du rôle de ces instituions et de la France coloniale en Afrique, Fernanda Melchionna du PSOL brésilien a présenté la situation en Amérique latine. Gilbert Achcar a traité, quant à lui, du Moyen-Orient et des pays arabes. Une délégation du NPA, dont Christine Poupin, qui est intervenue dans la plénière sur les crises de la « civilisation capitaliste », était présente.
Il est difficile de décrire en détail la richesse des ateliers. Retenons le débat sur l’impact des politiques criminelles de l’Europe, Frontex, États-Unis et autres pays occidentaux en ce qui concerne les migrantEs. Des associations, au Maroc, en Afrique subsaharienne, les îles Canaries, en France, en Amérique centrale, etc. mènent, depuis des années, la lutte contre ces politiques. Elles viennent aussi en aide aux familles pour l’identification de leurs disparuEs en mer ou dans le désert. Le témoignage des familles lors de ce débat était particulièrement poignant.
Pour l’abolition des dettes
Nous avons été marquéEs par les exemples de force et de dignité de femmes au Maroc, Mali, Congo Kinshasa, Bénin, Sénégal, Cameroun, Tunisie, dans leurs luttes contre la Banque africaine de développement. Dans des conditions difficiles, elles ont appris à mener des luttes concrètes pour préserver la terre, l’agriculture paysanne, pour développer l’artisanat et construire des solidarités à tous les niveaux. Des militantes, pleines de courage, qui ont animé de leur combativité le contre-sommet et la marche du jeudi 12 octobre. L’abolition des dettes injustes, privées et publiques, est aussi l’objet de luttes en Inde, au Sri Lanka, au Pakistan, en Amérique latine
Enfin, nous tenons à saluer l’énorme travail des militantEs marocainEs qui a assuré le succès de cette rencontre dans les conditions difficiles qui sont les leurs.
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