Septième semaine de grève pour les salariés d'EDF et de GDF-Suez. Le mouvement, qui exige une hausse des salaires et l'ouverture de négociations, n'a pas dit son dernier mot.
« 7e semaine ! », constataient de nombreux salariés d’EDF et de GDF-Suez lors des dernières assemblées du personnel. Pas pour se plaindre, pas par lassitude, même si la fatigue se fait sentir parfois, mais plutôt pour mesurer la force et la détermination de leur mouvement, par fierté d’en être encore et par plaisir de pouvoir compter sur la présence des amis et camarades.
Encore une semaine à vivre ensemble, au coude à coude, la résistance aux provocations de l’encadrement sur les piquets de grève, à mener les actions décidées collectivement. Entre autres exemples: se rendre à l’assemblée générale des actionnaires de GDF-Suez et se trouver confrontés, une nouvelle fois, à la présence massive des flics et des CRS ; agir ensemble pour soutenir un camarade convoqué par le patron pour fait de grève ; rétablir le courant coupé à des personnes en difficulté ; organiser une manifestation de camions bleus dans la ville pour qu’ailleurs on n'oublie pas que la lutte se poursuit. Une semaine à éprouver la force collective, à apprendre à organiser l’action pour les plus jeunes, et à montrer que la base, mobilisée, est particulièrement efficace.
Une semaine au cours de laquelle la grève a tenu et s’est même étendue dans la production, touchant de nouvelles centrales. Certaines mobilisations filtrent les entrées de la centrale le matin, d’autres bloquent les arrêts de tranche ; toutes pèsent ainsi sur l’organisation du travail, toutes font mal à la direction. Ces derniers jours, la tension est monté d’un cran sur les piquets des centrales: tentatives de passer en force afin de montrer que la liberté du travail n’est pas respectée, volonté d’interdire la présence de certains militants sur ces piquets. Des délégués syndicaux de la CGT, de FO et de SUD ont été assignés en référé, afin que soit interdite la tenue de piquets de grève filtrants, au motif que c’est là une forme d’action déloyale outrepassant les formes constitutionnelles de l’application du droit de grève.
Pendant ce temps, au lieu d'organiser les convergences, les principales fédérations syndicales se contentent d'attendre et de voir. Il aura fallu plus d’une semaine pour qu’elles se réunissent de nouveau et fassent de nouvelles propositions, hélas toujours en deçà des besoins de la lutte. Et encore, aura-t-il fallu une réunion très houleuse de représentants de syndicats CGT et de délégations de grévistes sur le lieu de l’intersyndicale pour que celle-ci prenne quelques décisions. Organiser un nouveau temps fort mardi 12 avril et une remise des pétitions pour la réouverture de négociations sur les salaires le 19: ces fédérations (rappelons que SUD-Energie est tenu à l'écart des interfédérales) ne risquent pas de faire peur au patronat de la branche.
Outre l’urgence d’appeler à la grève générale dans les établissements pour relever le gant des provocations patronales, d’appeler à une grande manifestation des électriciens et des gaziers à Paris, avec une organisation de convergence comme celle réalisée entre la santé et l’éducation nationale, la question se pose maintenant de l’organisation démocratique du mouvement : c’est aux salariés en lutte qu’appartient ce mouvement, ce sont eux qui le font vivre, qui décident et mettent en œuvre les actions ; c’est à eux de se réunir pour prendre en main leur mouvement.
Quoi qu’il en soit, les camarades du NPA doivent organiser la solidarité active et financière avec les grévistes d’EDF-GDF-Suez, dans leurs comités, leurs organisations syndicales ou leurs associations. Le temps presse !