Publié le Mardi 5 mai 2009 à 17h32.

EDF GDF : un enjeu central !

La grève à EDF-GDF continue et se renforce. Elle en surprend beaucoup, y compris les directions syndicales, par son ampleur et la radicalité des actions mises en œuvre. 

Après six semaines de grève, le conflit recouvre maintenant des enjeux qui débordent largement le cadre des industries électriques et gazières. Si les salariés d’EDF et GDF gagnent sur leurs revendications, comme l’ont fait ceux des terminaux méthaniers, des stockages souterrains et du transport de gaz, ce sera le début de la transformation d’un rapport de force dans cette branche mais également au delà.

Voilà la raison de la résistance patronale et de la ligne éditoriale de la presse aux ordres, qui oscille entre omerta et campagne haineuse envers les grévistes.

Mais ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est la pugnacité et la détermination des salariés. Ceux-ci s’organisent pour tenir dans la durée et affichent leur refus de reprendre le travail. « Après tant de semaines de grèves, nous ne pouvons plus reculer », voila le leitmotiv dans les assemblées générales.

Coupures ciblées, rétablissement du courant à des usagers en défaut de paiement, passages en heures creuses, actions de popularisation, l’activité des grévistes ne manque pas. Par le travail des équipes syndicales de terrain (CGT, FO, SUD), le mouvement s’est étendu à la production thermique ainsi que dans plusieurs centrales nucléaires (Chinon, Dampierre, Bugey, Blayais, Cruas, Civaux, Chooz).

Les manœuvres et les intimidations des directions ne manquent pas, avec un encadrement provocateur, en particulier dans le nucléaire, qui n’hésite pas à aller au contact des piquets de grève. Par dizaines, des grévistes présents à ces piquets ont  reçu des lettres pour entretien préalable avant sanction (lire encadré).

La question de la stratégie des fédérations syndicales est posée. Comment comprendre, qu’au bout de six semaines de grève, avec une tentative évidente de laisser le mouvement pourrir, avec la multiplication des menaces de répression envers ses propres militants, celles-ci aient besoin d’attendre une semaine entière pour se rencontrer et proposer de nouvelles mobilisations ?  Il y a urgence à appeler tous les secteurs de la branche à rentrer dans la grève reconductible. Il y a urgence à appeler tous les électriciens et gaziers à converger sur Paris afin de s’y faire entendre.

C’est ce qu’ont compris de nombreuses assemblées du personnel qui ont voté des appels à la mobilisation de tous leurs collègues comme dans la distribution à Caen, dans le nucléaire à Dampierre et à Chinon. Ce mouvement historique nous réserve encore bien des surprises et ceux qui seraient tentés de le brader pour une poignée de cacahuètes s’en mordraient les doigts.

Dans tous les cas il mérite une solidarité sans faille de tous militants du NPA.