L’Union européenne a décidé d'autoriser l'utilisation des farines animales, interdites depuis 1997, pour nourrir les poissons d'élevage. Les élevages industriels présentent des conditions scandaleuses : surpeuplement des bassins, gavage, utilisation de médicaments, en particulier d'antibiotiques. Les éleveurs industriels prétendaient lutter contre la disparition de certaines espèces de poissons, alors qu'ils ont largement contribué à piller les océans pour alimenter leurs élevages. Ils invoquent à nouveau la protection des ressources maritimes pour remplacer les farines de poisson par des « protéines animales transformées » (PAT), des déchets de porcs et de volailles impropres à la consommation humaine, broyés et transformés qui reviennent moins cher. L'industrie agroalimentaire gagne sur tous les tableaux : poissons industriels produits à moindre coût et déchets immangeables rentabilisés ! À l'occasion du Salon de l'agriculture, François Hollande assure que « la France n'introduira pas ces protéines animales pour ce qui la concerne », mais ne dit rien des poissons importés nourris avec ces mêmes farines ! Et ce n'est qu'un début. Malgré ses dénégations – « pas prévu d'ici 2014 » –, la Commission européenne envisage bel et bien d'étendre à l'alimentation des porcs et volailles l'autorisation des farines animales. Elle finance depuis 2007 des recherches en ce sens. On imagine bien que les 1,7 million d'euros qui y avaient déjà été consacrés en août 2012, n'ont pas été dépensés pour la curiosité scientifique ! CorrespondantEs commission nationale écologie
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