Publié le Vendredi 19 juillet 2024 à 12h00.

Des Jeux pour Israël, des morts pour les PalestinienNEs

L’horreur continue à Gaza. Les images du bombardement par des drones du camp d’Al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, sont terrifiantes. La vidéo de la forte explosion dans la « zone de sécurité » désignée par Israël et située à l’ouest de Khan Younès a fait le tour du monde.

 

Au total, au moins 90 personnes ont été tuées dans la frappe, dont environ la moitié étaient des femmes et des enfants, et 300 ont été blessées. Des rapports en provenance de Gaza décrivent des hôpitaux submergés par les blesséEs palestinienNEs. On ne sait toujours pas si la cible principale, Mohammed Deif, chef des Brigades Qassam, l’aile militaire du Hamas, figurait parmi les morts. Le Hamas a démenti, et effectivement ce n’est pas la première fois qu’Israël annonce qu’une offensive a eu pour cible ce dirigeant. Il reste qu’Israël a utilisé des bombes d’une tonne sur un camp de réfugiéEs composé de tentes et de civilEs pour théoriquement cibler deux personnes. On ne pourrait mieux qualifier cette « guerre ». La livraison de ces bombes avait été retardée par les États-Unis sous des prétextes humanitaires mais la semaine dernière l’administration Biden a autorisé leur livraison. Avec le résultat que l’on voit…

Famine dans la bande de Gaza et occupation en Cisjordanie

Près de 22 % de la bande de Gaza est considérée en famine niveau 4 (le plus élevé) et 100 % de la bande en niveau de famine. Une étude parue dans The Lancet a fait une estimation du risque de mortalité due à la guerre et a indiqué que le nombre réel de morts devrait être multiplié par 4, ce qui ferait à peu près 10 % de la population de Gaza. Un tel niveau de destruction et de morts ne doit plus laisser de doute sur le caractère génocidaire de cette campagne. 

Israël a pourtant admis avoir perdu un grand nombre de tanks à Gaza, et les objectifs militaires restent inatteignables. Netanyahou avait annoncé une diminution de l’intensité des bombardements pour développer une intervention au Liban, mais cela était visiblement un mensonge. En parallèle, son administration a annoncé la saisie la plus importante de territoire palestinien en Cisjordanie au mépris du droit international.

Netanyahou au Congrès américain

La situation est tragique. Alors qu’Israël devrait être mise au ban des nations comme la Russie, ce pays sera pourtant à Paris aux Jeux olympiques. Leurs athlètes seront accueilliEs et applaudiEs pendant que des dizaines de sportives et sportifs palestiens ont été massacrées les neuf derniers mois. Il y aura des drapeaux israéliens déployés dans Paris. Au même moment, Netanyahou est invité à parler au Congrès américain — invité par les démocrates ET les républicains. Seule consolation, il doit prendre un vol direct car il ne veut pas prendre le risque d’être arrêté s’il fait escale dans un pays qui a signé le traité de Rome. Même si les mandats d’arrêt ne sont pas encore émis, cette pression est salutaire bien que très insuffisante.

Après neuf mois de massacres télévisés, Israël ne donne pas l’impression de vouloir en terminer, et la pression externe est encore trop faible pour la forcer à arrêter. Les manifestations contre la présence aux JO sont une opportunité pour rappeler que le génocide n’est pas une discipline olympique.