Publié le Mercredi 8 octobre 2025 à 14h00.

Gaza : Un « plan de paix » colonial

Sous couvert de « plan de paix », Washington et Tel-Aviv, le génocide et la colonisation se poursuivent. L’impunité demeure totale. La solidarité internationale doit poursuivre la mobilisation pour un véritable cessez-le-feu et la décolonisation.

Comme c’était prévisible, sous la contrainte, le Hamas a accepté certains éléments du plan de « paix » de Trump — qui, depuis le début du génocide et même avant, n’a cessé de participer activement à l’extermination du peuple palestinien. Cet « accord », pourtant signé par Netanyahou, ne marque en rien le début de la fin : Israël a poursuivi ses bombardements, notamment sur Gaza City, et la population palestinienne continue de payer le prix fort.

Un ultimatum colonial

Dire qu’il s’agit d’un « plan de paix » est une mascarade. Tout d’abord, il impose des conditions unilatérales à la résistance palestinienne, telles que le désarmement et la libération des otages israéliens, sans donner de calendrier précis pour la libération des otages palestinienNEs ni pour le retrait des troupes de Gaza. Il propose également le transfert de la souveraineté à une entité non palestinienne, sans offrir de garanties solides pour la sécurité, la dignité ou l’auto­détermination des PalestinienNEs.

En l’état, ce plan ressemble davantage à une nouvelle étape de colonisation et d’occupation. Les exigences pèsent sur les victimes et l’impunité demeure du côté de l’armée d’occupation. Comment peut-on parler d’un « accord » quand il s’agit d’un ultimatum, tandis que l’armée génocidaire de l’occupant bénéficie d’un grand flou sur les clauses qui la concerne ?

En fait, il y a un problème central : faire peser les conditions de la fin du génocide sur ses victimes, et non sur les bourreaux. Les ultimatums, les sanctions, les punitions devraient pleuvoir sur les dirigeants israéliens, et non l’inverse.

Maintenir l’exigence de cessez-le-feu et de justice

Le Hamas est donc dans l’obligation tactique de négocier et d’accepter un accord qui reste colonial et met le peuple palestinien sous tutelle. Nous devons, par contre, le dénoncer ici et réclamer un véritable cessez-le-feu, la reprise immédiate et inconditionnelle de l’aide humanitaire, et le retrait des forces sionistes de Gaza.

Nous demandons la libération immédiate des otages palestinienNEs et la protection des navires humanitaires. Nous condamnons les actes de piraterie commis en haute mer par la marine sioniste et la torture subie par les équipages des ­différentes flottilles.

Nous dénonçons les propos inacceptables de l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui se dérobe à ses responsabilités en conseillant aux flottes humanitaires de « remettre l’aide » à des organisations présentes à Gaza — ces mêmes organisations qui organisent des tueries lors de leurs distributions. Cette ligne politique illustre l’hypocrisie d’un gouvernement qui reconnaît la Palestine mais n’agit pas pour protéger son peuple ni sanctionner les agresseurs.

Exiger des sanctions

Nous exigeons la reprise des évacuations et la liberté de mouvement pour les habitantEs de Gaza qui souhaitent partir, ainsi que le droit au retour pour toustes les réfugiéEs. 

Nous demandons des sanctions immédiates contre les responsables du génocide et leurs complices, ainsi que la suspension de l’État sioniste des instances sportives et internationales. En ce moment, l’UEFA doit décider d’expulser ou non Israël de ses instances. La pression est devenue forte pour qu’il rejoigne la Russie et soit expulsé du foot européen. Cela ne serait que justice et aurait un impact sur son image de normalité. Il est en effet inacceptable que son équipe et ses supporters puissent venir en toute impunité en Europe pour jouer, pendant qu’ils organisent un génocide.

Sans justice, il n’y aura pas de paix. Brisons le blocus par la mer, par la terre, par la solidarité. Tahia Falastin.

Rania