À quelques semaines des Rencontres internationales de jeunes (RIJ), nos camarades mexicains connaissent une forte mobilisation de la jeunesse.Nos camarades participent à une expérience de nouveau parti anticapitaliste, l’Organisation politique du peuple et des travailleurs (OPT). Elle est née d’abord de la mobilisation des travailleuses et des travailleurs. Depuis plusieurs années, le gouvernement est aux prises avec le SME, le syndicat des électriciens, qui a mené tambour battant la résistance contre la privatisation de la compagnie publique d’électricité. Malgré sa défaite, elle a signé la persistance de la lutte sociale dans la société mexicaine. Face à une forte répression, contre le délitement et la résignation, le SME a cherché les moyens stratégiques de rebondir. En octobre 2010, Martín Esparza, son secrétaire général, a rendu publique devant plus de 50 000 personnes la proposition du SME : ne pas limiter le combat aux questions syndicales dans les entreprises, mais construire une organisation politique des travailleurs. Plusieurs groupes d’extrême gauche, dont le Parti révolutionnaire des travailleurs (PRT, section mexicaine de la Quatrième Internationale) ont rejoint ce projet.
La révolte de la jeunesse2012 est une année d’élection présidentielle au Mexique aussi. Les conditions de dépôt d’une candidature sont très sévères. Par conséquent l’OPT ne pouvait pas présenter son propre candidat et a soutenu la campagne d’Andrés Manuel López Obrador («AMLO ») malgré ses limites. Cette élection a pris un tournant totalement inattendu il y a quelques mois. Enrique Peña Nieto, candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) au pouvoir pendant 70 ans, a voulu renforcer son image de « jeune candidat dynamique » en visitant une université bien cotée. Sa surprise a été grande quand il a été accueilli par les étudiants à coup d’insultes. Ne voulant pas y croire, il affirme que les protestataires n’étaient que des infiltrés, pas de vrais étudiants !C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. 131 étudiantEs présentEs à son « accueil » ont posté sur internet des photos ou vidéos, carte d’étudiantE en main, pour montrer que la contestation bien réelle touchait même les étudiants de cette grande université. Le mot d’ordre « Je suis le 132e » (« Yo soy 132 ») a réuni les opposantEs et fait boule de neige. Depuis, des manifestations très massives ont lieu contre le PRI, contre le système électoral, médiatique et politique. L’élection de Peña Nieto n’a pas stoppé ce mouvement, bien au contraire. Il continue, s’organise pour prouver que seules la fraude (plus de votes pour le candidat que de votants dans le bureau de vote…) et la corruption ont permis au PRI de gagner. Ce mouvement fédère des luttes différentes et des stratégies diverses, mais une chose est sûre : la jeunesse refuse de regarder passer les trains de la politique, de se faire emmener dans le mur du capitalisme néolibéral et militariste représenté par le PRI.Vous aussi vous voulez en savoir plus ? Chaque année, des militants du PRT participent aux RIJ, alors rendez-vous du 31 juillet au 5 août à Besalu, près de Barcelone dans l’État espagnol (inscriptions par mail à contact-jeunes@npa2009.org).À voir :- Appel du mouvement à la solidarité internationale : S.O.S Yo Soy 132 (subtitled)- Images de manifs du 2 juillet : LO QUE NO SE VIO HOY 2 DE JULIO EN LAS NOTICIAS... FUERA EL AUTORITARISMOet du 7 juillet : ...Mega Marcha!!! 7 de Julio 2012, Mexico, D.F.