Publié le Mardi 12 septembre 2023 à 19h00.

Solidarité avec les sinistréEs du Maroc

Avec près de 3 000 morts annoncés, 2 500 blesséEs et plus de 300 000 personnes à la rue, le tremblement de terre qui a secoué la région du Haut Atlas au Maroc dans la nuit du 8 septembre rappelle une fois de plus, après le séisme turc de février dernier, que les catastrophes naturelles touchent différemment les pays riches et les pays pauvres, les populations bien logées de celles qui sont précaires. L’habitat le plus ancien, comme celui de la Medina de Marrakech ou des villages montagnards n’a pas résisté.

Les zones sinistrées sont parmi les plus marginalisées, les plus sous-équipées, les plus pauvres du pays, tenues à l’écart de la modernisation, enclavées. Avec sa morgue de criminel colonisateur, Lyautey, représentant du gouvernement français à Rabat pendant le protectorat, les qualifiaient d’« inutiles ». Ce que la monarchie marocaine n’a guère remis en cause au fil des décennies.

Face à ces inégalités qui aggravent les conséquences de la catastrophe, l’aide humanitaire afflue, tandis que Mohammed VI pratique « la diplomatie des séismes », sollicitant l’aide de quatre monarchies alliées (ayant reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental) : l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats arabes unis.

En France, une question agite les médias : quid de l’acceptation de l’aide française par le Maroc ? La communication bat son plein au ministère des Affaires étrangères pour assurer le respect de la souveraineté du Maroc, Catherine Colonna affirmant lundi soir que « Le Maroc est maître chez lui, nous lui faisons pleinement confiance pour s’organiser ».

Pour notre part, nous nous associons à la peine des familles qui d’ici soutiennent leurs proches et affirmons notre pleine et entière solidarité aux MarocainEs en France et de l’autre côté de la Méditerranée, en nous souvenant aussi combien la gestion du seisme de 2004 par le pouvoir marocain avait été mise en cause sur place. Nous nous joindrons à toute initiative de solidarité ouvrière concrète… pour qu’au-delà des États ou des ONG l’aide parvienne bien à celles et ceux qui en ont le plus besoin !