Jeudi 8 novembre près de 300 personnes ont manifesté de la Bourse du travail à la préfecture de Bobigny à l’occasion de la réunion tripartite réunissant la direction de PSA, la préfecture, et les représentantEs des salariéEs.Après avoir tenté d’empêcher la participation de non-syndiquéEs à la réunion tripartite, la direction refuse de payer les heures d’informations syndicales exceptionnelles pourtant justifiées par la situation.
Mais surtout, sur le fond, PSA reste sur ses positions : fermeture d’Aulnay et 8 000 suppressions de postes. La réalité des reclassements est plus que jamais douteuse, des propositions fumeuses ou inquiétantes (ID Logistics connu comme socialement rétrograde). Pour les départs anticipés en pré-retraite ou les indemnités extra-légales, la direction ne lâche rien.
Des divisions exacerbéesCette attitude est confortée par les difficultés de mobilisation sur le site d’Aulnay. Les divisions suivant les statuts des ouvrierEs et les tranches d’âge sont aggravées par les divisions entre organisations syndicales. D’un côté, celles qui autour du SIA ont clairement renoncé à défendre le refus de fermeture du site. De l’autre, SUD qui refuse de prendre en compte la réalité de l’état d’esprit des salariéEs pour lesquelLEs la bataille semble perdue. La CGT se retrouve au centre de ces contradictions : comment affirmer le refus de la fermeture et de tous les licenciements tout en prenant en compte les revendications de salariéEs qui ne se sentent pas en capacité de renverser le rapport de forces ?L’insuffisance des tentatives d’élargissement aux autres sites de PSA, voir à d’autres entreprises, le respect du calendrier fixé par la direction ou les experts, l’alliance privilégiée avec le SIA n’ont pas permis de dépasser les réelles difficultés de mobilisations.
Une direction presséeDe son côté, la direction de PSA ne tergiverse pas, avec l’engagement des mutations de dizaines de salariéEs d’Aulnay vers d’autres sites, la suppression de près de 1 500 postes d’intérimaires à Poissy, aucune avancée sur Rennes, et les sanctions contre les militantEs.Quant aux pouvoirs publics, ils continuent dans la même logique, celle des garanties offertes à la banque PSA sans la moindre contrepartie. Le plan Ayrault, largement inspiré du rapport Gallois, fait la part belle aux aides aux patrons et oublie toutes ses promesses en matière de sauvegarde de l’emploi.PSA souhaite aller vite dans les négociations, avec six à sept réunions d’ici fin décembre pour boucler le dossier. La construction d’une résistance de touTEs les salariéEs de PSA peut encore s’engager face à l’intransigeance de la direction et à la complicité du gouvernement. Dans cette voie, établir des liens avec les salariéEs qui luttent dans d’autres entreprises, y compris en franchissant les frontières, est un enjeu essentiel.Robert Pelletier