Le 22 mars dernier, 39% des agentEs des Finances publiques étaient en grève pour la défense du service public. Du jamais vu depuis 2009. Depuis un peu partout sur le territoire, les mobilisations des agentEs des finances publiques continuent.
À l’appel de l’intersyndicale de la Direction générale des finances publiques (Solidaires, CGT, FO et CFDT), les agentEs étaient appelés à faire grève le 3 mai. Cette journée « DGFiP morte » faisait suite à toutes les actions locales, y compris de grèves, qui se sont déroulées en avril sur l’ensemble du territoire. La date choisie correspond également à un moment fort aux Finances publiques, celle de la campagne déclarative des revenus, où de nombreux usagerEs viennent dans nos services. Et cette campagne déclarative, qui est la dernière du genre avant la mise en place du prélèvement à la source, s’annonce au vu des suppressions d’emplois très difficile pour les agentEs comme pour les usagerEs.
La DGFiP en ébullition
Depuis avril et partout à la DGFiP des actions se développent sous forme de blocages, de grèves, de distributions de tracts aux usagerEs, d’interpellation des directions locales. Partout, les agentEs se rencontrent en assemblée générale pour discuter, échanger, décider des modalités d’actions. Que ce soit à Paris, où deux sites parisiens ont été fermés au public par les grévistes pendant quatre jours ; dans les Bouches-du-Rhône où les principaux sites des finances publiques ont été bloqués et en grève fin avril ; dans le Nord , dans le Cher, dans le Val-de-Marne, à Nantes… Partout les agentEs se mobilisent pour défendre leurs missions et leurs emplois. Partout, les agentEs sont dans l’action, la lutte pour rappeler à la direction générale et au gouvernement qu’ils et elles défendront coûte que coûte leurs missions, leurs emplois et plus globalement le service public.
La défense du service public
Avant même que les préconisations de Cap 22 soient dévoilées publiquement, les abandons et la privatisation de missions sont d’ores et déjà à l’œuvre au sein de la DGFiP. Et le plus honteux, ces dernières semaines, c’est évidemment le nouveau service proposé par La Poste : l’aide à la télédéclaration sur les revenus pour la modique somme de 39 euros. Une honte car, alors que ce service est gratuit dans les centres des finances publiques, La Poste a compris qu’au vu des suppressions massives d’emplois (37 000 en dix ans), des fermetures de trésoreries (plus de 400 depuis 2009) et de centres des finances publics de proximité, il y avait là un marché rentable qui pouvait sans aucun doute intéresser celles et ceux qui ne peuvent plus se déplacer… et qui ont les moyens financiers. À cela s’ajoute la dématérialisation obligatoire qui met encore plus à mal l’égalité de traitement et met de côté toutes celles et tous ceux qui en ont le plus besoin.
C’est contre la casse, le dynamitage du service public fiscal, foncier et cadastral que les agentEs des Finances publiques se mobilisent aujourd’hui. Les suppressions d’emplois, la généralisation de la dématérialisation, les fermetures et fusions de trésoreries fragilisent le service public et l’éloignent des usagerEs, en particulier dans les zones rurales et chez les plus pauvres. C’est bien l’égalité d’accès au service public qui est remise en cause. Mais de cela, le gouvernement se contrefiche !
CorrespondantEs