Les normes sont une vraie plaie. Elles pullulent à la ville comme à la campagne, s’installent bien au chaud dans chaque recoin de nos vies. Pas moyen de sortir sans en croiser une, dans chaque regard, chaque geste. Tranquille seulE chez soi ? Les normes rôdent ici aussi, dans la salle de bains, le frigo, le placard… Les armes antinormes existent. Attention ça pique les yeux : gay pride, opération piscine seins nus… En refusant de se soumettre à la norme, on l’oblige à nous rappeler à l’ordre et donc à se démasquer.Camarade, il est temps de réagir. Lâche ton savon bactéricide et ta bombe insecticide, inefficaces face aux normes. L’arme absolue, elle est là face à toi, c’est le normicide, la chronique qui tue les normes en série. CherE lecteur-lectrice, si toi aussi tu en as marre qu’on voie ton nez au milieu de ta figure, si tu ne veux plus culpabiliser quand tu ouvres ton frigo ou que tu oublies la fête des mères, bref si tu as repéré une norme qui te pourrit l’existence, ton témoignage est le bienvenu. Si en plus tu as adapté le piège à ours à cette nouvelle chasse ou inventé un nouveau miroir aux alouettes, contacte la rédaction de Tout est à nous ! qui se chargera de sa (re)production à grande échelle. Toi aussi devient unE serial norm killer-euse. Les filles, c’est bien connu, quand on est entre nous, c’est harpies-land... Impossible de cohabiter sereinement, c’est embrouilles et compagnie et les problèmes pointent à l’horizon. Les garçons, eux, seraient bien différents. En cas de problème, il paraît qu’ils se battent un bon coup, qu’on n’en parle plus et, qu’en plus, cette pratique n’a pas d’équivalent pour sceller une véritable amitié virile. C’est marrant mais j’ai jamais vu de gars faire ça dans mon entourage... Juste des fois, des petits « concours de bites » mais... plutôt que d’la gueule ! Ainsi, la mixité serait salvatrice pour civiliser les filles, pour éviter que ça parte en vrille dans tous les sens... La preuve, les garçons, ça ne s’embrouille pas...!Au quotidien, les gars, ils ont surtout la rage de pas savoir de quoi on parle sans eux. Ils préfèrent se dire que c’est débile : sapes, gars et maquillage ! Alors quoi ? Fuir les groupes de filles pour afficher qu’on n’est pas comme ça ? Se faire pousser des couilles imaginaires quand on est au milieu des gars qui parlent tous plus fort et qui rivalisent d’ironie dès qu’on ouvre la bouche si on n’a pas, au préalable, sorti le « matos » (imaginaire) ? Pourtant, moi j’en connais des mecs qui flippent de se battre ou des meufs qui kiffent parler politique entre elles et jamais de maquillage. Ce sont ni des vrais gars ni des vraies meufs ou c’est juste ces normes et préjugés qui sont absolument débiles ? Alors en mixte, en non-mixte, en mode couillue ou lipstick, pour parler cul, quotidien ou politique : on s’en fout !