Publié le Jeudi 9 avril 2009 à 18h50.

Tribune : "ouvrir le débat d’orientation"

A la suite du congrès de fondation, un courant politique a décidé de se constituer au sein du NPA. « Tout est à nous! » lui ouvre ses colonnes. 

Fort de l’écho qu’il rencontre, le NPA ne peut se contenter de soutenir les luttes et de s’auto-affirmer sans fournir aussi une réponse politique, la plus unitaire possible, face à la crise du capitalisme, au gouvernement et aux impasses sociales-libérales. Lors du congrès de fondation, nous avons fait partie de la « sensibilité » qui s’y est progressivement affirmée, regroupant environ un cinquième des votes. La question des élections européennes cristallisait un débat essentiel : la nécessité d’un front unitaire, dans les luttes comme dans les élections, sur la base d’une alternative anticapitaliste.

Lors de sa première réunion, une majorité de la direction du NPA (le CPN) a décidé de mettre fin aux discussions unitaires. Le Parti communiste a, quant à lui, refusé d’élargir à d’autres composantes son accord de sommet avec le Parti de gauche. Plusieurs forces politiques (La Fédération, Les Alternatifs, Ecologie radicale) et de nombreux militants et électeurs ne retrouveront donc pas la dynamique unitaire attendue. Malgré l’affirmation du congrès en faveur d’un rassemblement unitaire, le NPA n’a réalisé l’unité avec personne.

Il est urgent de relancer, au sein de la gauche de gauche, discussions et initiatives unitaires, si nous voulons que la riposte sociale s’accompagne du début d’une alternative politique. Un accord et des campagnes communes seraient possibles autour de mesures telles que : le contrôle public des banques, l’augmentation des salaires, l’interdiction des licenciements, le redéveloppement des services publics... Cela permettrait de surmonter une division préjudiciable aux salariés dans la situation d’urgence actuelle, créerait une dynamique populaire et poserait le débat sur l’alternative à construire face au pouvoir et au social-libéralisme.

Il faut aussi clarifier les questions apparues lors du congrès, aussi bien sur la coexistence de différentes orientations stratégiques que les pratiques démocratiques internes. Des débats inachevés vont déterminer, dès maintenant, l’avenir de notre parti : l’unité pour battre la droite ;  les rapports entre mouvements, syndicats et partis ; le rôle des élections et l’intervention dans les institutions ; la question d’un gouvernement réalisant les premières ruptures avec la gestion du capitalisme. C’est fondamentalement le projet du NPA qui est questionné : se contente-t-il de l’arc des forces rassemblées en son sein, ou bien se conçoit-il comme un levier vers un rassemblement plus large et pluraliste ?

Un parti est immanquablement traversé de nombreux débats. La confrontation d’arguments sur ses orientations est le signe d’une vigueur démocratique indispensable. Nous appelons celles et ceux qui se retrouvent dans notre démarche à une première réunion nationale, les 16 et 17 mai, à Paris. Nous y déciderons du contenu et des modalités de constitution d’un courant s’inscrivant dans les cadres de fonctionnement du parti. 

Yann et Danièle (comité exécutif du NPA) 

 lecourant.npa@gmail.com