Publié le Mercredi 19 novembre 2025 à 16h41.

Les femmes, premières victimes des guerres

Des centaines de millions de femmes vivent aujourd’hui dans des zones de conflit. Les conséquences sur leurs vies sont terribles. L’ONU rapporte qu’en deux ans, le nombre de victimes civiles a été multiplié par quatre parmi les femmes et les enfants, tandis que les violences sexuelles ont augmenté de près de 90 %.

Ce constat s’explique en partie par le fait que le monde connaît actuellement le plus grand nombre de conflits actifs depuis 1946. Mais le niveau de violences faites aux femmes n’est pas seulement le résultat arithmétique du nombre de conflits. Il est lié à la nature des conflits en cours, au fait que les belligérants ne respectent aucune règle, et surtout à la généralisation de l’usage des violences sexuelles et reproductives comme armes de guerre.

Les femmes particulièrement exposées

Il y a bien sûr le génocide des PalestinienNEs à Gaza. Au-delà des bombardements qui causent de nombreuses victimes, la destruction systématique des infrastructures hospitalières a des conséquences directes sur les femmes et vise à empêcher les naissances, dans un processus d’extermination du peuple palestinien dans cette zone.

Des dizaines de millions de femmes et de filles sont parmi les déplacéEs, les réfugiéEs et les apatrides. Cette situation les rend particulièrement exposées aux violences sexistes et sexuelles. C’est notamment le cas depuis plusieurs années en République démocratique du Congo, dans un silence assourdissant. Dans ce pays, plusieurs millions de femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë. Au Soudan, Amnesty International rapporte des viols et des situations d’esclavage sexuel que l’ONG qualifie de « crimes de guerre » et de « possibles crimes contre l’humanité »1

En Ukraine, dénoncer les viols commis par l’armée russe demeure extrêmement difficile pour les femmes qui en sont victimes. À ces violences physiques s’ajoutent des conséquences sociales et psychologiques ­particulièrement lourdes2.

Les violences sexuelles, des armes de guerre

Comme le constate l’ONU : « Ces violences ne sont plus des dommages collatéraux, elles sont devenues des armes de guerre, aussi courantes que les fusils d’assaut. »3 Il faut donc comprendre ces violences dans le contexte actuel de généralisation des conflits et de militarisation du monde. Non seulement les dépenses militaires mondiales ont augmenté de façon significative au cours de la période récente (près de 10 % en un an, atteignant 2 700 milliards), mais parallèlement, les aides internationales destinées à lutter contre les violences faites aux femmes restent extrêmement faibles. La suspension, par Donald Trump, des financements des programmes de l’Agence des États-Unis pour le développement inter­national a eu des conséquences majeures sur l’aide humanitaire, notamment celle apportée aux femmes dans les zones de conflit.

Contre l’impunité et l’impérialisme

Cette année, plus encore que les précédentes, un élément central de nos mots d’ordre doit être la dénonciation des violences faites aux femmes dans les situations de guerre, de l’impunité dont les responsables bénéficient, ainsi que de la responsabilité des puissances impérialistes, en particulier de la France. La date du 25 novembre doit s’inscrire dans nos mobilisations internationalistes, en lien notamment avec la manifestation nationale du 29 novembre en solidarité avec la Palestine. Nous devons également saisir ces échéances pour donner de la visibilité à toutes ces femmes qui résistent, qui s’organisent et qui luttent pour leurs droits et leur dignité en Iran, au Soudan, en Ukraine, en Palestine… Femme, Vie, Liberté !