Publié le Samedi 26 juin 2021 à 12h00.

Faire des Marches des Fiertés un moment de lutte des classes

Chaque année, les Marches des Fiertés réunissent énormément de monde dans les rues, jusqu’à 500 000 personnes à Paris. Bien qu’elles montrent que les LGBTIphobies sont toujours d’actualité et qu’il faut lutter, elles sont depuis longtemps marquées par le pinkwashing des défenseurs d’Israël et des entreprises, et par la présence de la police.

 

Pour nous, il est primordial que la lutte des classes soit au cœur des Marches des Fiertés. En effet, c’est bien le système capitaliste qui nous opprime. Nous, LGBTI et prolétaires, avons beaucoup plus à gagner à l’unité de notre classe. Les revendications actuelles comme la PMA remboursée pour touTEs sont vitales pour notre classe. Sans cette mesure, les couples de femmes aux revenus insuffisants ne peuvent pas faire d’enfants, quand les plus aisées vont à l’étranger (État espagnol, Belgique…) et paient des sommes astronomiques pour avoir le droit de fonder leur famille. Les personnes intersexes subissent des mutilations, qui ont souvent pour conséquence des handicaps, physiques ou psychiques, les enfonçant encore plus dans la précarité.

Les Marches des Fiertés doivent être des moments de revendication et de politisation. Il ne doit plus uniquement être question d’occuper l’espace public pendant un après-midi, bien que ces manifestations soient importantes pour une communauté invisibilisée toute l’année, mais surtout un élément du rapport de forces nous permettant d’obtenir des victoires sur nos revendications.

Pas de flics dans nos manifs

Nous ne défendons pas les mêmes idées que le FLAG, association de flics LGBT, et nous refusons de vendre nos fiertés à des entreprises comme Mastercard, qui, sous couvert de soutenir les luttes LGBTI, s’achètent à peu de frais une bonne image auprès de nos communautés pour faire oublier leur rôle dans l’exploitation capitaliste.

La crise sanitaire a provoqué des changements dans l’organisation de la Pride parisienne, le 26 juin. Il n’y aura cette année pas de chars commerciaux. Le FLAG a annoncé ne pas participer à la manifestation car cette association sent qu’elle n’est plus la bienvenue dans nos Prides. Tant mieux, car la police n’a pas sa place dans nos luttes. N’est-ce pas la même police qui use quotidiennement d’insultes homophobes envers les personnes arrêtées, qui frappe, mutile, viole notre classe ?

Un pôle de luttes

Les Marches des Fiertés doivent aussi permettre la convergence des LGBTI avec l’ensemble du prolétariat. Nous ne devons pas jouer le jeu de la droite et laisser l’homonationalisme gangréner nos rangs. Cette convergence a une histoire. On peut citer le mouvement Lesbians and Gays Support the Miners en Angleterre qui organisa des collectes de fonds pour supporter la grève des mineurs sous Thatcher. Nous devons lutter ensemble pour gagner.

Nous nous saisissons de ce contexte particulier pour créer un pôle des luttes au sein de la marche proposée par l’Inter LGBT. La commission LGBTI du NPA, Act-up Paris, Acceptess-T, FièrEs, entre autres, appellent à rejoindre ce pôle pour porter nos revendications. Soyons les plus nombreux et nombreuses possibles au pôle des luttes, en tête de manifestation, ce 26 juin 2021 à Paris ! Parce que nos fiertés sont anticapitalistes, anti­racistes, antisexistes, antifascistes et révolutionnaires !