Le 18 mars, jour du 140e anniversaire du soulèvement de la Commune de Paris, une trentaine de BrestoisES, militantEs, éluEs de diverses sensibilités ont rendu hommage à Nathalie Le Mel, née Duval, dans la rue qui porte son nom à Brest. Au cours de cet hommage, Pierre Le Goïc, historien, a rappelé que d’autres villes avaient aussi connu une Commune, comme Montpellier et Brest, soulignant le rôle de syndicalistes courageux comme Constant Le Doré de l’arsenal de Brest. Mélanie Thépault et Françoise Daunay ont ensuite rappelé la vie d’exception de la Brestoise qui est devenue « communarde » et s’est opposée aux préjugés anti-féministes. Militante ouvrière, membre de la ire Internationale, révolutionnaire et féministe, elle a joué un rôle très actif dans la Commune de Paris.Syndicaliste, elle participe à des comités de grèves sous Napoléon III et arrache, après une grève de relieurs et relieuses, la parité des salaires féminins et masculins, avec l’aide de son ami Eugène Varlin en 1865. Elle crée avec lui le restaurant coopératif La Marmite qui se rend célèbre durant le siège de Paris en servant chaque jour des centaines de repas aux gens privés de ressources. Durant la Commune, elle est, avec Elizabeth Dmitrieff, la principale organisatrice de l’Union des femmes au sein de laquelle elle s’occupe surtout de questions sociales. Pendant la Semaine sanglante elle combat, entre autres, sur la barricade de la place Pigalle. Arrêtée, elle est condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie où elle partage le quotidien de Louise Michel. Rentrée à Paris, elle vit de divers petits travaux. À la fin de sa longue existence, ayant perdu tout soutien matériel, elle meurt en 1921, aveugle, dans la misère, à l’hôpital d’Ivry, fidèle jusqu’à la fin à ses engagements. L’hommage s’est conclu par le fleurissement du panneau portant le nom de « Nathalie Le Mel 1826 - 1921 », au-dessus du portait de la révolutionnaire entouré d’un drapeau noir et d’un drapeau rouge.