Une centaine de personnes, représentant 47 structures (syndicats, associations, collectifs locaux...) dont 23 hors région parisienne, ont participé, samedi et dimanche derniers, aux assises antifascistes organisées à Paris à l’initiative de la Conex (Coordination nationale contre l’extrême droite).
Bien que concurrencées par une initiative organisée – comme par hasard – le même week-end à Fréjus par SOS Racisme et l’UEJF, deux appareils très liés au PS, ces assises peuvent être qualifiées de succès. Elles marquent une étape importante dans la reconstruction d’un mouvement antifasciste, qui est loin d’être achevée. La Conex a été lancée début 2013 à l’initiative de VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes) et regroupe à l’heure actuelle une vingtaine de collectifs, associations et comités agissant contre l’extrême droite.
Vers une grande manifestation en novembreLe premier jour des assises, les participantEs ont discuté dans quatre ateliers sur plusieurs thématiques : le pouvoir du FN (dont celui qu’il exerce dans une dizaine de mairies) et les moyens d’agir contre lui ; l’extrême droite dans la rue (débat consacré à l’extrême droite extraparlementaire) ; l’antifascisme en Europe et à l’échelle internationale ; l’extrême droite et la jeunesse. Plusieurs propositions sont sorties de ces ateliers. Le premier a, par exemple, suggéré l’élaboration d’une publication régulière sur ce que l’extrême droite « fait » dans les mairies qu’elle administre, et la création d’une « agence de presse antifasciste ». L’atelier sur la jeunesse s’est penché sur la nécessité d’outils permettant de mieux s’adresser à la jeunesse (à l’heure où l’influence idéologique de Dieudonné-Soral et des Identitaires fait des ravages), dont la musique, internet et les réseaux sociaux, et les nouveaux médias. L’atelier international a réfléchi sur l’élaboration d’une cartographie des extrêmes droites en Europe, et sur un meilleur partage des contacts et échanges internationaux entre antifascistes. De ces assises est sorti un appel à manifester à l’occasion du prochain congrès du FN à Lyon les 29 et 30 novembre. Cette manifestation constitue une échéance centrale, alors que la dernière manifestation massive contre un congrès du FN – celle de mars 1997 à Strasbourg – avait marqué une étape très importante pour le mouvement antifasciste de l’époque. Elle pourrait être accompagnée d’autres activités à Lyon fin novembre : concerts, débats/forum, etc., et précédée par des initiatives de mobilisation locale partout en France. Il est absolument nécessaire d’élargir et de réussir cette mobilisation.
Bertold du Ryon