Députée de La France insoumise depuis juin, Danièle Obono fait l’objet d’une campagne permanente de dénigrement, de délégitimation et de procès d’intention.
Cible des journalistes des « grandes gueules » de RMC quelques jours après son élection, elle était sommée de faire acte de patriotisme en reprenant un vibrant « vive la France » et laver ainsi l’injure faite à la patrie par Saïdou, du collectif ZEP, dans la chanson « Nique la France », qui avait fait l’objet de poursuites judiciaires et de qui Danièle s’était solidarisée. Le refus de céder à cette injonction déclenchait une première première campagne raciste.
À la une du torchon d’extrême droite Minute
La « Une » haineuse de la dernière livraison de Minute témoigne d’une escalade dans le harcèlement que subit la députée de La France insoumise, avec une photo pleine page et un titre aussi inquiétant que menaçant : « Mais qu’on la fasse taire bordel ». Si les mots ont un sens, cette phrase est un appel à commettre des agressions contre cette militante. Il a d’ailleurs été entendu et largement relayé dans la fachosphère où certains nazillons et autres racistes anonymes se lâchent sans vergogne.
Sans en appeler directement au lynchage, le pôle Résistance républicaine/Riposte laïque entend mener campagne contre Danièle en promettant de mettre tout en oeuvre, par le biais des élus et des avocats qui leur sont proches afin qu’elle soit « révoquée de son mandat pour connivence avec l’islamisme ». Manuel Valls, « le blanco », n’hésite pas non plus à participer à la curée, au côté de membres du « Printemps républicain », d’autres responsables politiques et d’éditorialistes. Taxant sur France Info « d’irresponsable » La France insoumise sur la question du terrorisme et de la radicalisation, Valls a mis directement en cause Danièle Obono en qualifiant ses discours « d’islamogauchistes» allant jusqu’à la traiter de « complice de l’islam politique ».
Notre solidarité est sans faille
On ne peut prendre à la légère la campagne haineuse, raciste, sexiste et islamophobe dont est victime Danièle Obono. Parce que cette campagne est, en elle-même, intolérable, mais aussi parce qu’à travers Danièle, et ce quelles que soient les divergences politiques que les unEs et les autres peuvent avoir avec le mouvement à laquelle elle appartient, ce sont toutes celles et tous ceux qui se battent contre le racisme et l’islamophobie, qui soutiennent la lutte du peuple palestinien et plus généralemenr les luttes anticoloniales qui sont viséEs.
Et on ne peut que s’étonner que Jean-Luc Mélenchon se contente d’exiger « que ces campagnes pourries cessent », amalgamant ainsi dans un terme générique toutes les polémiques auxquelles doit faire face La France insoumise ces jours-ci, concernant entre autres Alexis Corbières et Raquel Garrido. Comment parler de « stratégie de la diversion » quand une responsable de son propre mouvement est ainsi menacée ! Et ce ne sont pas ses références, ce week-end sur LCI, à « la fidélité à la patrie » ou au « code pénal [qui] punit la trahison des intérêts fondamentaux de la nation » qui pourront nous rassurer…
Notre solidarité avec Danièle Obono est totale, et nous laisserons à la principale concernée le mot de la fin : « Eh bien non, messieurs les censeurs, vous ne nous, me ferez ni taire ni marcher au pas ! »
Alain Pojolat