Rosarno, ville de la région de Calabre, a été le lieu de violentes émeutes anti-immigrés. Un groupe de travailleurs africains a été agressé par des Italiens armés. Des ouvriers agricoles, d’origine africaine, avec ou sans papiers, se sont alors révoltés pour dénoncer le racisme quotidien et leurs conditions de travail ignobles. Exploités à outrance par leurs patrons, avec la complicité de l’État raciste de Berlusconi, ils ont manifesté leur désespoir de se voir réduits à l’état d’esclave. Vivant dans des bidonvilles, travaillant douze heures par jour pour quelques euros, ils doivent aussi payer un racket à la N’Dranghetta, la redoutable mafia calabraise.
En réaction à cette manifestation, des Italiens « de souche » ont organisé une chasse à l’homme pendant deux jours. Deux jours durant lesquels leur acharnement haineux a fait 31 blessés (dont deux graves), forçant les travailleurs à abandonner leurs habitations sous escorte policière, sans obtenir leurs salaires.
Tandis que l’opposition crie au racisme et à la xénophobie, le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, qui appartient au parti populiste anti-immigrés la Ligue du Nord, s’est félicité que les autorités aient « brillamment résolu le problème d’ordre public » posé à Rosarno.
Pourtant, le problème est loin d’être résolu puisqu’on estime que 50 000 travailleurs immigrés vivent en Italie dans des logements insalubres similaires à ceux de Rosarno, toujours sous l’emprise de la mafia. Ce climat détestable n’est pas vraiment étonnant lorsque l’on connaît la politique raciste que mène le gouvernement italien.
Silvio Berlusconi ne rate pas une occasion de stigmatiser les étrangers. Ainsi, il vient de souhaiter que les classes du primaire et du secondaire ne dépassent pas le seuil de 30 % d’élèves étrangers à la rentrée prochaine, prétendument pour éviter les classes « ghettos ».