Étroitement surveillés depuis les actions de janvier, les collectifs de sans-papiers et leurs soutiens ont réussi à prendre par surprise la police mardi 26 février. La mobilisation continue.Environ 80 sans-papiers et soutiens, dont Olivier Besancenot du NPA et des militantEs d’Act Up-Paris, ont pu atteindre la place située sous les fenêtres de Valls au ministère de l’Intérieur. Des affiches ont été collées sur les fenêtres du ministère. Devant les journalistes, les délégués des sans-papiers ont dénoncé la politique de Valls et ont remis un masque de Sarkozy au ministère, symbole de la continuité avec la droite. Olivier Besancenot a interpellé Christiane Taubira pour lui demander si ses beaux discours sur l’égalité des droits étaient compatibles avec la politique de son collègue du ministère de l’Intérieur.Mais la seule réponse à une demande de délégation a été un énorme déploiement policier pour embarquer les sans-papiers. Un nouveau cran a été franchi quand les flics ont essayé de trier entre blancs et non-blancs. Devant l’indignation des soutiens, tout le monde a fini au dépôt. Sans doute ennuyés par l’écho médiatique de l'arrestation d'Olivier Besancenot, le contrôle d’identité a été abrégé alors qu’un rassemblement s’organisait à la sortie du dépôt. Tout cela a fini par une manifestation dans les rues du 18e.Valls n’en a pas fini avec les sans-papiers !La réunion nationale « Faut-il mourir pour avoir des papiers ? » arrive donc à point nommé quelques semaines après la formidable vague nationale de soutien aux grévistes de la faim de Lille (cf Tout est à nous ! n°183). L'enjeu politique majeur est de réussir à poser les jalons permettant de développer la mobilisation et de solidifier le mouvement sur la durée. Pour cela, il faut se rassembler derrière une stratégie commune de combat tout en respectant l'autonomie et les expériences de chacunE.Car comme le dit l'appel « Face à la politique du PS au gouvernement et contre la circulaire Valls, plus que jamais, ce sont les luttes menées par les sans-papiers et leurs soutiens qui leur permettront d'obtenir leur régularisation, la liberté de circulation et d'installation. Et nous disons que, comme dans la solidarité aux grévistes de Lille, c'est l'unité de collectifs, localement et nationalement, et l'élargissement des soutiens qui permettra d'obtenir des victoires. »Denis Godard et Sarah Benichou