Le week-end dernier, la presse révélait un nouveau scandale politique : une directive du ministère de l’Intérieur datée du 5 août rappelait l’objectif fixé par Sarkozy : « 300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d’ici trois mois, en particulier ceux des Roms ». Ce qui nous choque dans cette circulaire ? Que Besson n’ait pas été mis au courant par Hortefeux ? Les désaccords éventuels sur les formulations n’enlèvent rien à leur accord sur le fond : Besson est bien l’exécutant de cette politique d’expulsions. Fin août, il se félicitait au côté d’Hortefeux que « 128 campements illicites occupés par des ressortissants roumains ou bulgares ont été démantelés et évacués » et que « 977 Roms présents sur notre territoire ont été raccompagnés vers leur pays d’origine, essentiellement la Roumanie ». Que le gouvernement ne respecte pas les lois ? Il est prêt à tout pour appliquer sa politique réactionnaire. Prétendant « faire appliquer les lois », il ne respecte ni les institutions européennes ni la loi adoptée en 2000 obligeant les communes de plus de 5 000 habitants à se doter d’aires d’accueil permanentes. Cette directive révèle le fond de la politique de Sarkozy, Besson et Hortefeux : un racisme d’État qui, s’il prenait jusque-là la forme d’un racisme culturel (pas contre les Arabes mais contre les musulmans, pas contre l’inégalité des races mais contre l’incompatibilité des cultures), est bien un racisme sous sa forme la plus traditionnelle. Ce sont les Roms, toutes et tous les Roms, qu’il faut pourchasser, exclure, expulser. Elle révèle également le mépris des riches et de ceux qui défendent leurs intérêts. Au moment où la contre-réforme des retraites angoisse des millions de travailleurs, la priorité de l’État est de s’attaquer à une minorité dont le simple droit au travail est refusé. Comme l’indique la directive, « ces opérations constituent un engagement fort pris par le gouvernement afin de faire respecter l’autorité de l’État ». Pour mettre en œuvre sa politique, Sarkozy voudrait ressouder la majorité des travailleurs derrière l’idée d’une illusoire communauté d’intérêts, fondée sur le sang et sur la culture. Nous revendiquons, une communauté de classe que nous allons faire vivre dans les prochaines semaines, dans les luttes pour nos retraites et contre le racisme, contre les riches, contre Sarkozy et ses sinistres Woerth, Besson et Hortefeux. Vanina Giudicelli
Crédit Photo
Photothèque Rouge/JMB