Le mouvement anti-aéroport a changé de nature avec la manifestation du samedi 17 novembre à Notre-Dame-des-Landes, avec ses 40 000 manifestants qui ont participé au mouvement de réoccupation. L’opinion bascule, le mouvement prend une ampleur nationale, avec une centaine de collectifs de soutien dans toute la France.Le gouvernement dans un bourbierDu côté du pouvoir, les positions se radicalisent. Le projet d’Ayraultport, jusque-là une simple lubie de notables mégalomanes, est désormais revendiqué par l’ensemble du gouvernement et par la droite, devenant ainsi un enjeu politique national. Alors qu’il entreprend d’imposer une politique d’austérité, la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes devient un test de sa crédibilité à gouverner et de sa capacité à imposer des politiques impopulaires. Pour Hollande, Ayrault et Valls, le danger serait qu’un recul encourage les mobilisations contre leur politique antisociale. À Nantes, l’inauguration cette semaine d’un hôtel de luxe en plein centre-ville résonne dans toutes les têtes : le PS roule pour les nantis. Ils se montrent également déterminés à ne pas se faire déborder sur leur gauche, où se trouvent les forces politiques qui soutiennent le mouvement, et qui pourraient représenter une alternative. La droite, qui soutient le projet d’aéroport, se contente d’observer.La fuite en avant du gouvernementLe gouvernement choisit la fuite en avant, le recours massif à la violence. Un choix confirmé par les propos scandaleux de Manuel Valls qualifiant de « kyste » la mobilisation populaire contre l’aéroport. Depuis le vendredi 23 novembre, des centaines de CRS, de gendarmes mobiles ont été lâchés sur la ZAD pour détruire les maisons reconstruites. Mais les forces policières se heurtent à une résistance courageuse et massive des occupants et des paysans unis. Le lendemain, samedi 24 novembre, les résistances se sont amplifiées avec le renfort de milliers d’opposantEs venuEs de toute la région. La violence policière s’est pourtant déchaînée jusqu’à brûler le matériel médical des occupantEs. Mais le soir, les policiers ont dû reculer, les manifestantEs ont tenu bon !Libérons la ZADLe même jour, 8 000 manifestantEs ont défilé à Nantes. Les slogans « Libérez la ZAD » ou « Ayrault démission » ont été massivement repris. À la fin de la manifestation, beaucoup de monde est resté devant la préfecture, malgré un impressionnant déploiement de gendarmes mobiles n’hésitant pas à tirer au flashball à bout portant sur les manifestantEs s’approchant de trop près ! Le soir, le gouvernement Hollande-Ayrault, conscient que la lutte est de plus en plus populaire, ont tenté de gagner du temps en annonçant un report des opérations de défrichement et la mise en place d’une vague commission de dialogue. Mais il n’est pas question de discuter tant que touTEs les militantEs et occupantEs gardéEs à vue ne seront pas libéréEs et que les policiers resteront sur la ZAD. Une condition rappelée par les éluEs du Cédépa (1 000 élus qui « doutent de la pertinence du projet ») qui ont obtenu un rendez-vous auprès du préfet ce dimanche, après s’être enchaînéEs aux grilles de la préfecture. Plus que jamais, la priorité est de libérer la ZAD afin d’empêcher que les travaux ne commencent. Ayrault dit « ne pas vouloir se laisser dicter une vision du monde qui n’est pas la sienne ». Nous non plus ! La lutte continue ! Nous en sommes convaincuEs, on va gagner !CorrespondantEs NPA 44
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