Le samedi 14 avril avait pourtant bien débuté. À 14h30 une manifestation à l’appel de l’intersyndicale, des cheminotEs et des étudiantEs, rassemble pas moins de 5000 personnes. Puis, bonne nouvelle, la jonction s’opère avec la seconde manifestation prévue à 16h30 contre les expulsions à la Zad et ailleurs…
Cette convergence bienvenue rassemble alors plus de 10 000 personnes sur le pavé nantais.
Derrière deux banderoles qui proclament « SNCF, ZAD, universités, vive le commun » et « Enracinons l’avenir sur la Zad ! Contre toutes les expulsions » se retrouve une foule bigarrée et enthousiaste avec musique, panneaux et drapeaux mêlés de la CGT, de Solidaires, du NPA, de la FI, de LO, d’AL et de bien d’autres...
« Nantes en état de siège »
Mais c’était sans compter avec la volonté de revanche politique et idéologique de ce gouvernement Macron qui ne veut ni de la Zad ni de la convergence des luttes... Ce samedi à Nantes, les autorités préfectorales et le gouvernement ont déclaré une véritable guerre à celles et ceux qui contestent leur politique en empêchant toute possibilité de manifester. Ils ont sciemment provoqué la violence et d’abord leur propre violence. Nantes est bien devenue une des villes l-aboratoire de la répression d’État.
C’est en effet un arsenal policier impressionnant, sans doute un millier de CRS, qui a bloqué très vite la manifestation joyeuse mais déterminée, au bout de quelques centaines de mètres seulement de défilé, puis l’a systématiquement nassée.
Lacrymogènes, grenades assourdissantes et de désencerclement ont fusé, puis gazage à hauteur de visages et canons à eau impitoyables... Brûlures aux yeux, poumons qui crament, des grenades et matraques qui blessent... Terrasses de bars attaquées...
Les flics ont, jusqu’en fin de soirée, bloqué toute issue pour décourager tout regroupement, faire fuir, arrêter, faire mal... Les street medics ont recensés plusieurs dizaines de blesséEs.
De Nantes à la Zad, le combat continue !
Mais c’est en vain que cette politique de la matraque s’abat sur nous. Dimanche nous étions de nouveau près de 10 000 dans le bocage !
À peine une semaine après le début de l’opération d’évacuation, la mobilisation continue et s’amplifie. Des soutiens venus de toutes la France ont convergé vers le lieu symbolique de la ferme de Bellevue. Pique-niques, constructions de barricades, reconstruction de lieux de vie… tout le monde participe à la réoccupation de la Zad au son du slogan « La Zad, elle est à qui ? Elle est à nous ! »
Des kilomètres dans la boue pour dire non aux expulsions, aux destructions, soutenir des pratiques et des projets agricoles alternatifs et un autre mode de vie aussi. Des projets respectueux de l’environnement, comme celui de la Ferme des 100 noms, piétinés sauvagement au premier jour d’une intervention démontrant, s’il le fallait, l’hypocrisie et le double discours de ce gouvernement sur ses réelles intentions.
« De gré ou de force nous garderons la Zad ! »
Le gouvernement a choisi de s’enferrer dans un affrontement policier délirant pour restaurer son autorité, avec le risque apparemment assumé de faire une nouvelle victime comme à Sivens.
Le recours aux blindés indique le niveau du curseur répressif. La volonté de l’État est non seulement de liquider un mouvement de résistance victorieux mais également de mettre en garde et dissuader l’ensemble des opposantEs à sa politique de destruction sociale, des cheminotEs aux étudiantEs.
Face à cette répression féroce, le mouvement pour la défense de la Zad doit encore s’amplifier et converger avec toutes les autres luttes. Car seule notre force collective pourra mettre en échec Macron et son gouvernement, sur la Zad comme ailleurs.
Comme nous nous y étions engagés en octobre 2016, nous étions des milliers à reprendre nos bâtons comme symboles de notre détermination. Déterminés à défendre jusqu’au bout la reconnaissance des projets collectifs des habitantEs de la Zad. « De gré ou de force, nous garderons la Zad ! »
Sandra (44) et Gégé (29)