Publié le Jeudi 1 décembre 2022 à 08h00.

Urgence sociale et climatique : des transports en commun gratuits et de qualité !

Attaqué à juste titre sur son inaction climatique, Macron a voulu créer la surprise en déclarant vouloir développer des réseaux express régionaux (RER) dans 10 métropoles. Habituel effet d’annonce, dont on peut douter qu’il ouvrira la voie à des réponses à la hauteur. Nous devons exiger la réouverture des lignes et des gares fermées, le développement massif du ferroviaire et des embauches dignes d’un vrai service public du rail.

Avec la baisse des remises à la pompe de l’État ou de TotalEnergies, les prix des carburants routiers se sont envolés, le gazole dépassant même les deux euros le litre dans certaines stations.. Cela grève durablement les porte-monnaie des catégories les plus en difficulté de notre camp social. À cela il faut bien entendu ajouter que les transports représentent plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc urgent de réduire le volume des trafics en voitures, d’en diminuer l’usage...

Des trains, des trams, des trams-trains, des trains légers : voilà ce que devrait être une politique pour des transports adaptée. À l’inverse, durant des décennies, avec une grave accélération ces dernières années, le réseau ferroviaire — laissé à l’abandon, mal entretenu voire carrément supprimé, avec la disparition de nombreux emplois — nécessite d’être remis en service. Et il est urgent de financer la gratuité des transports en commun du quotidien au lieu d’augmenter constamment les tarifs, comme le discute actuellement Pécresse pour le pass Navigo et les tickets de métro en région parisienne, ou les billets SNCF qui sont en constante augmentation.

La gratuité, ça marche !

Au Luxembourg, la gratuité totale des trains, bus et tramways existe depuis 2020. En Espagne, contre les effets de l’inflation, le gouvernement a rendu les trains régionaux et de banlieue gratuits pour les quatre derniers mois de 2022, dans les grandes villes. En Allemagne, un pass transports à 9 euros (pour tous les transports en commun à l’exclusion des trains grandes lignes) a eu un succès énorme, et le bilan est sans appel : économie de 1,8 million de tonnes de CO2, diminution de la pollution de l’air de 6 %, moins de bouchons routiers dans la plupart des villes et une utilisation plus importante des transports collectifs dans les territoires à faibles revenus.

En France une quarantaine de villes ont déjà instauré la gratuité, et d’autres l’ont mise en place les week-ends. Partout, le bilan est le même : lorsque l’offre de transports est adaptée aux besoins de la population et que la gratuité est mise en place, la fréquentation augmente de façon notable. C’est une mesure à la fois d’égalité sociale et de réponse à la crise climatique, mais qui va à l’encontre des intérêts des ­capitalistes du secteur, tel que Veolia…

Rompre avec le capitalisme

Les agglomérations les plus polluées aux particules fines et autres gaz toxiques instaurent des zones à faible émission (ZFE). Si l’on n’a pas les moyens de changer de véhicule, on peut être discriminé, rejeté des centres-villes. Les aides financières pour acheter des véhicules « propres » sont catastrophiques pour le réchauffement climatique (bilan carbone de la destruction d’un véhicule ancien, construction d’un véhicule neuf), sans compter que les véhicules électriques polluent aussi…

Les capitalistes veulent tirer profit de tout — dépense d’énergie, usage des transports — sur le dos de la grande majorité de la population et de la planète. Exiger des transports en commun nombreux, rapides, de qualité, accessibles, bien raccordés aux autres mobilités, et gratuits, c’est la seule réponse efficace.