D’abord il y eut les ordinateurs. La productivité allait exploser ! Et puis Robert Solow, « Nobel d’économie », constata que les ordinateurs étaient partout… sauf dans les statistiques de productivité.
Ensuite vint Internet. La productivité allait exploser ! Elle ne décolla pas, et l’éclatement de la bulle emporta le fleuron de l’époque, Enron, dopé aux fraudes comptables.
Aujourd’hui, c’est l’IA : 423 milliards investis en 2025, plus de 500 attendus en 2026, pour les seules grandes entreprises américaines. Celleux qui en dénoncent les coûts humains, sociaux et écologiques ne seraient que des grincheux.
Et puis les doutes.
Lundi, on apprend qu’après le géant SoftBank, le fonds du milliardaire Peter Thiel (cofondateur de PayPal et Palantir) vend ses actions Nvidia (principal gagnant de l’engouement pour l’IA, qui produit des puces pour les data centers). Même les pires engeances du système hésitent. Sundar Pichai, patron d’Alphabet (Google), craint publiquement une « bulle IA ».
Mercredi, Nvidia annonce des résultats records : les bourses s’envolent… puis se retournent. On doute que les clients puissent payer, et que les réseaux énergétiques suivent.
Le dernier acte, on le connaît : tôt ou tard, le château de cartes des investissements délirants et des financements circulaires s’effondrera. Les dégâts dépasseront largement le capital fictif de la bourse : l’IA est le principal moteur de la croissance américaine, et l’explosion de la bulle plongerait l’économie mondiale dans une crise aux conséquences désastreuses sur les populations, qui viendront s’ajouter aux coûts humains, sociaux et écologiques déjà importants de l’IA.
Les investissements et le crédit devraient être sous le contrôle de la population, à travers un secteur bancaire public. Et l’IA ne pourrait nous apporter du positif que si son usage et son développement étaient eux aussi contrôlés démocratiquement. Un grand pouvoir implique une grande responsabilité. Les capitalistes sont irresponsables. Dégageons-les.