Alors que les salariés d'ERDF/GRDF et EDF-SA sont entrés dans leur huitième semaine de grève et d’actions, il aura fallu une petite action « coup de poing » pour faire frémir les médias et les dirigeants.
Que s’est-il passé au siège de l’Unémig (le patronat du gaz), jeudi 14 mai, pour justifier l’arrestation et la mise en garde à vue de 74 salariés, dont plusieurs responsables de la CGT ? Quelques papiers passés par la fenêtre, des bureaux déplacés, des cadres qui se font vertement engueulés par des salariés excédés du silence méprisant de leur direction, qui refuse toujours l'ouverture de négociations de branche sur les salaires. La belle affaire ! Voilà toute la violence réinterprétée par la presse aux ordres.
Il faut le dire et le redire : les patrons de la branche énergie sont des casseurs et ils le savent. Ce sont eux les pilleurs du service public. Ils jouent au Monopoly international en se lançant dans des opérations catastrophiques. Ce sont des casseurs d’emplois: avec la libéralisation du secteur ils en ont supprimé par milliers. Ils cassent les missions de service public. Ils font semblant d’être scandalisés par les coupures pour fait de grève mais ils ne disent rien sur le temps des coupures qui explose. En Vendée, par exemple, les coupures de courant de plus de six heures sont passées de 200 à 27000 entre 2004 et 2007; en Île-de-France, les temps d’intervention sont, eux, passés de 45 minutes à 1h50.
De plus, ces voyous n’hésitent pas à fliquer Greenpeace et le réseau Sortir du nucléaire par des officines privées (c’est leur conception du débat démocratique). Pour finir, ils se sucrent par des augmentations de salaires indécentes, tout en expliquant qu’ils ne peuvent accorder plus de 0,3 % d’augmentation aux salariés de leurs entreprises. C’est le passage d’une entreprise publique à une entreprise néolibérale qui est en échec et qui est profondément rejeté par l’ensemble des salariés. Ces gens-là n’ont donc aucune leçon à donner, la lutte des salariés d'ERDF/GRDF est parfaitement légitime.
Les militants syndicaux, les salariés en lutte tiennent malgré toutes les pressions. Après les dizaines de convocations avec menaces de sanctions, ils ont été convoqués en référé afin de faire lever les piquets de grève devant les centrales nucléaires. Mais rien n’y fait, et plus personne n’imagine arrêter ce mouvement sans avoir obtenu de substantielles avancées sur les revendications.