Le 17 décembre, d’une fenêtre de l’Hôpital européen Georges-Pompidou de l’AP-HP, le professeur Jean-Louis Megnien se jetait dans le vide. La serrure de son bureau avait été changée, l’empêchant d’y accéder. Sa femme a porté plainte pour harcèlement moral. Quatre enquêtes sont en cours, administrative, policière et judiciaire...
Il y a plus d’un an que Hirsch, le directeur général de l’AP-HP, est informé de ce « risque suicidaire », ainsi que la directrice de l’établissement. Représentant des médecins au CHSCT de l’institution, le professeur Granger affirme dans sa lettre ouverte à Hirsch que « Ce déni à l’égard des personnes en souffrance professionnelle est quasi systématique. Dans plusieurs autres endroits de l’AP-HP, il existe une forme de maltraitance banale, tolérée et sournoise, mais ravageuse .»
Un syndicat de médecins dénonce : « Aujourd’hui ce sont des conditions folles qui sont imposées aux médecins, des contrats d’objectifs, des mises en concurrence, des contrôles d’activité, facteurs de division entre collègues et d’isolement. Tout sauf nous permettre d’exercer notre métier qui est de soigner nos patients, enseigner la médecine . »
Des conditions de travail dangereuses pour les soignantEs et les soignéEs
Il n’y a pas que les médecins qui se suicident, le silence persiste pour tous les autres professionnels. Tous les hospitalierEs, toutes professions confondues, subissent les souffrances engendrées par la mise en concurrence, la perte de sens du métier, le sentiment du travail « bâclé », l’intensification du travail, les restructurations imposées. Et, depuis mai 2015, ils reçoivent le mépris du DG qui veut supprimer des jours de repos. Bientôt, les groupements hospitaliers de territoire (GHT) prévus dans la loi Touraine vont accélérer les restructurations qui aggraveront l’état de santé des équipes de soins déjà fragilisées.
Hirsch annonce un plan d’action de 13 mesures axé sur le « management ». Ce plan ne sera qu’un plan de communication de plus... On le voit déjà avec la commission d’analyse des suicides, mise en place depuis 2012, qui ne sert qu’à comptabiliser les suicides à l’AP-HP. En ne voulant pas analyser, diminuer et supprimer les causes réelles du mal-être au travail, Hirsch et son gouvernement « de gauche » totalement complice sont les vrais responsables de ces morts au travail. Mais bien au contraire, ils s’obstinent à imposer l’austérité dans la santé en appliquant la réorganisation du temps de travail à l’AP-HP, nourrissant un terreau déjà propice aux suicides ! L’austérité dans la santé est mortelle.
CorrespondantEs