Après le choc annoncé du plan Bompard de transformation de l’enseigne (voir l’Anticapitaliste n°415), les salariéEs du groupe Carrefour sont appelés à la mobilisation. Les hostilités ont été ouvertes ce lundi par la CGT dans le cadre d’une « semaine de la colère ».
Le troisième syndicat de l’enseigne organisait ce lundi une manifestation avec plusieurs centaines de salariéEs de l’entreprise, venus de toute la France, à l’hypermarché de Montreuil, situé juste en face des locaux de la fédération CGT du commerce et de la confédération. Une occasion rêvée pour Philippe Martinez, venu soutenir les manifestantEs, d’affirmer la combativité de la centrale, d’autant qu’elle rejette en bloc ce plan.
Dépasser la division syndicale
FO, premier syndicat du groupe, appelle de longue date à la grève le 8 février, ainsi qu’à un rassemblement devant le siège de Massy, l’établissement le plus touché à ce jour par la mise en place d’un plan de départs volontaires visant 2 400 postes. Soucieux de ne pas injurier l’avenir, son secrétaire fédéral a rencontré le PDG dès le lendemain de l’annonce pour commencer à arrondir les angles. Entre les deux, la CFDT, où Laurent Berger lui-même est monté au créneau en demandant qu’il n’y ait pas de de dividendes versés cette année aux actionnaires, et pour cause : l’action a bondi de plus de 3 % suite à l’annonce des licenciements par le PDG ! Toutes ces organisations ont depuis été reçues par le ministère du Travail, qui s’est borné à déclarer qu’il suivait la situation « avec la plus grande attention ».
Dans l’entreprise rompue au « dialogue social », on sent bien que ça craque aux entournures : la vingtaine de logistiques, qui ne sont pour le moment pas touchées par le projet qui prévoit une baisse de 100 000 m² de la surface commerciale, sont pour l’instant calmes, et les 273 magasins de proximité, voués à la fermeture ou à la mise en franchise, pourraient constituer autant de points de fixation. SalariéEs mais aussi clientEs et éluEs, il est temps de demander des comptes au premier employeur privé du pays, qui est non seulement bénéficiaire mais reçoit annuellement près d’un demi-milliard d’aides publiques… en faveur de l’emploi !
LD