Le personnel de la Fnac de l’avenue des Champs-Élysées est en grève depuis le 3 décembre. Le motif de la discorde ? Les compensations liées au travail dominical et, plus largement, la reconnaissance de la spécificité des conditions de travail sur ce magasin.
En effet, suite à la grande grève de 2002, l’application à ce dernier du statut des autres Fnac parisiennes n’a pas gommé certaines inégalités. Ainsi, les dimanches travaillés, de manière permanente comme exceptionnelle, sont bien payés double, quel que soit l’établissement concerné, mais la journée de récupération en sus ne s’applique pas aux Champs, une différence de traitement avivée par le travail jusqu’à minuit.
Les grévistes exigent également l’extension de la prime de travail en sous-sol, qui existe au Forum des Halles. Plusieurs dizaines d’entre eux se relayent en permanence à l’entrée du magasin... en dépit du déploiement de vigiles, d’un huissier et d’une ordonnance de la justice.
Contradiction apparente
La réponse de la direction est de rouvrir ce jeudi 5 janvier la négociation, en application de la loi Macron, sur le travail dominical et nocturne sur l’ensemble de l’enseigne, négociation qui avait échoué avec retentissement l’an dernier.
En effet, suite aux récentes élections dans les Fnac Périphérie (FO, opposé au travail dominical, a perdu, alors que la CFTC, qui y est favorable, a vu fleurir son nombre de candidats), l’évolution de la représentativité syndicale au niveau du groupe lui permet d’envisager une application rapide de ces mesures sans même prendre le risque d’organiser un référendum, ce pourquoi son PDG avait intrigué lors de l’adoption de la loi travail.
Même si cela peut sembler troublant, la CGT et SUD sont engagés avec raison dans cette grève car, conforter les compensations, là où le travail dominical existe déjà, est la meilleure garantie d’éviter qu’il ne s’étende et, à terme, se banalise. La messe n’est pas dite : ainsi, la direction du Printemps vient d’échouer une seconde fois à imposer l’ouverture dominicale permanente.
LD