Suite à la journée de grève du mardi 18 octobre, le mouvement a continué dans l’atelier de montage des A 320 chez Airbus à Toulouse.
C’est l’atelier le plus dur, où les cadences sont les plus fortes, celui où les jeunes commencent quand ils embauchent, où les salaires sont les plus bas, les pressions permanentes… et aussi celui qui permet au groupe Airbus de faire son chiffre.
10 % d’augmentation tout de suite !
Une soixantaine de grévistes est passée dans les différents bâtiments et certains restaurants du site dans le but de se faire voir, discuter, entraîner les autres en les appelant à se joindre au mouvement et à la caisse de grève. Ils et elles ont sollicité les militantEs de la CGT pour les aider à faire un tract, dans la volonté de s’adresser à tout le monde.
Sans attendre la « clause de revoyure » prévue dans les accords salariaux qui prévoirait une « éventuelle revalorisation » d’ici février, les revendications sont claires : 10 % d’augmentation tout de suite, une amélioration significative des conditions de travail et surtout un immense ras le bol. Assez du paternalisme faussement bienveillant, de l’esprit maison, du mépris sous une forme ou une autre.
Le mouvement a suscité de la surprise, de la curiosité et de la sympathie mais surtout il apporte un bol d’air frais. On est loin des journées de grève encadrées par le syndicat « maison » qui parle toujours au nom des intérêts du groupe Airbus et jamais du point de vue des salariéEs et qui siffle la reprise quand la direction le lui demande et qui là n’a pas manqué d’exercer des pressions pour entraver la lutte.
Des liens nouveaux qui se tissent
Le travail a repris à l’issue d’une AG d’une centaine le jeudi 20 en début d’après-midi. La grève ne s’est pas étendue à d’autres secteurs mais des salariéEs des autres ateliers sont venus, des contacts sont pris.
Tout le monde a le sentiment d’avoir renversé la table, évité bien des pièges, pris ses affaires en main. Les grévistes ont décidé d’attendre le 28 octobre et la publication des résultats trimestriels du groupe, mais surtout ils posent les revendications comme un ultimatum vis-à-vis de la direction avec la perspective d’une nouvelle grève à partir du 15 novembre.
Dans tous les cas ce sont des liens nouveaux qui se tissent, et un gage pour la suite et les luttes à venir qui sont déjà dans toutes les têtes, bien loin des routines du dialogue social à la sauce Airbus !