Ce mercredi 15 mars a eu lieu devant la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux un rassemblement national des travailleurEs de l’énergie. Ce rassemblement, à l’appel des syndicats CGT SITE 41 et FNME-CGT centrale nucléaire de Saint-Laurent, couronne une mobilisation locale exemplaire.
Dans le Loir-et-Cher, le secteur de l’énergie, en partie porté par la centrale nucléaire de Saint Laurent-des-Eaux, est central dans la lutte pour imposer un rapport de forces. En effet, le site de Saint-Laurent est composé de 1 250 salariéEs d’EDF et en sous-traitance et fournit les deux tiers de l’électricité de la région. C’est donc une grosse entreprise, en particulier pour la Beauce, dans laquelle on trouve plusieurs sections syndicales (FO, CFDT, CFE-CGC), et une large implantation de la CGT (qui dépend de la FNME-CGT), avec quasiment 1 agent sur 5 syndiquéEs à la CGT.
La grève en cours s’inscrit dans le mouvement social contre la réforme des retraites. Elle a été largement préparée depuis le début de l’année avec en moyenne une assemblée générale par semaine organisée par l’intersyndicale ou par la CGT. De plus, les agentEs en lutte ont multiplié les actions avec notamment une dizaine d’opérations de filtrage réalisées depuis le début de l’année à l’entrée du site. Ces opérations de filtrage, à raison d’une entrée sur site toutes les 60 secondes, peuvent retarder et désorganiser de manière importante la production de la centrale. En outre, ce travail est payant, car on compte entre 55 à 70 % de grévistes sur les temps forts du mouvement organisé en intersyndicale et 15 à 30 % de grévistes pour les actions organisées par la CGT, hors grosses journées. En dehors de la centrale, les énergéticienEs se font également entendre dans la rue avec un cortège très animé et une présence sur une très grande partie des actions organisées depuis plusieurs semaines dans le Loir-et-Cher.
Rassembler les salariéEs en lutte
« Cette semaine, générons un "choc énergétique" ». C’est ainsi qu’était ponctué l’appel au rassemblement national qui a eu lieu le mercredi 15 mars sur le site de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Organisé depuis plusieurs semaines, le rassemblement a débuté dès 5 heures du matin avec déjà une petite centaine de personnes rassemblées (notamment de la CGT), des barnums montés de la CGT, CFDT, CFE-CGC et une opération de filtrage de la CGT en cours. Dès 6 heures, les grévistes de la section CGT de la centrale de Chinon sont arrivés en bus, suivis d’un deuxième bus, toujours de la CGT de la centrale de Chinon, vers 7 heures. En parallèle, des sections CGT des centrales de Belleville, Dampierre, Flamanville sont arrivées. Étaient également présentEs des travailleurEs d’Enedis de tous les départements de la région ou encore des travailleurEs de Réseau transport d’électricité, ainsi que des agentEs d’EDF de maintenance nucléaire ou d’anciens énégeticienEs retraités venus en soutien.
Sur ce rassemblement, d’autres secteurs professionnels étaient aussi présents afin de soutenir les énergéticienEs. Des syndicalistes de la CGT éduc’action, de l’hôpital mais aussi d’autres entreprises de Loir-et-Cher comme Daher (Montrichard) étaient ainsi présentEs. En outre, le secrétaire général de la FNME-CGT était également présent et a pris la parole en fin de matinée aux côtés des travailleurEs de la centrale en lutte. Les syndicalistes ont ainsi pu rappeler l’enjeu de leur lutte et la centralité de leur secteur dans les mobilisations actuelles.
« Ce n’est qu’un début, continuons le combat »
Il convient de rappeler que les énégéticienEs disposent d’un régime spécial de retraite qui est « pionnier car il prend en compte la pénibilité et est excédentaire et solidaire avec les autres régimes de retraite », comme le note Anthony, syndicaliste à la CGT, qui ajoute que celui-ci devrait « être un exemple pour les autres régimes ». Néanmoins, si la réforme des retraites passe, ce régime spécial comme tous les autres régimes spéciaux de retraite de travailleurEs sera supprimé et occasionnera au passage des dégâts sur d’autres caisses comme celle de la santé.
Ainsi, ce mouvement des énergéticienEs de la centrale contre la réforme des retraites a déjà permis des baisses de production importantes depuis le début de la mobilisation le 19 janvier. On parle d’une baisse de l’ordre de 500 à 600 mW sur certaines journées de mobilisation, lorsque le réacteur est manœuvrable et que le réseau n’est pas tendu, tout en sachant que le site de Saint-Laurent ne dispose actuellement que d’un seul réacteur de 900 mW (le deuxième étant à l’arrêt pour maintenance). Puisque le site fournit deux tiers de l’énergie de la région, on comprend l’impact que peut avoir une telle grève et les enjeux qui peuvent se poser pour les agentEs, comme la réquisition. Il est donc plus qu’important de soutenir les énergiticienEs dans le Loir-et-Cher comme ailleurs !