Depuis le 10 octobre, la Monnaie à Pessac (33) est en grève contre le licenciement illégal d’un collègue.
Ancien secrétaire du CHSCT, il a été licencié au retour d’un congé sabbatique, au mépris du Code du travail qui prévoit son reclassement. Cette injustice a suscité une vive réaction et la CGT a appelé immédiatement à la grève.
Dans les raisons de la colère, d’abord le mépris du PDG qualifiant le collègue de « personne organisant son parcours professionnel de façon erratique et individualiste »... Un comble pour ce haut fonctionnaire qui ne connaîtra jamais le chômage et qui ne pense qu’à sa carrière ! Nous dénonçons aussi la façon dont une entreprise publique licencie en s’asseyant sur le Code du travail. La direction perdra sûrement en prud’hommes, mais qu’importe, tout le monde sait que les réintégrations sont rarissimes et les indemnités dérisoires face au préjudice de se retrouver à la rue. Enfin, le camarade est ouvrier d’État (assimilé fonctionnaire) et il est clair pour tout le monde que le PDG veut créer un précédent, vécu comme une menace par tous, tous statuts confondus.
Un mouvement renforcé
La grève a été votée tous les jours, et nous avons décidé de porter ce licenciement illégal sur la place publique. À une soixantaine, nous nous sommes invités à l’inspection du travail, à la préfecture, à la région, au conseil général, à la mairie de Bordeaux, à la direction locale des finances (notre tutelle). Cela a renforcé le mouvement, sa légitimité face à la direction, d’autant que pour la première fois, la grève est bien suivie dans les médias.
Nous nous sommes adressés aux salariés de l’AIA, ateliers aéronautiques employant de nombreux ouvriers d’État, avec le soutien de la CGT de l’usine. Nous avons reçus aussi pas mal de soutiens d’autres entreprises (Ford, CHU, Cdiscount,…), d’autres syndicats comme Solidaires ou la CNT.
Après 4 mois de lutte contre la loi travail, la dénonciation des licenciements selon le bon vouloir des patrons est toujours à l’ordre du jour !
Correspondant