Publié le Lundi 9 novembre 2015 à 09h44.

OMS Nettoyage (75) : On ne se laissera pas chiffonner !

Entretien. Depuis le 21 septembre dernier, une cinquantaine de salariéEs (sur deux cent cinquante) de la société de nettoyage OMS Synergie Sud, sous-traitante pour le bailleur Paris Habitat, sont en grève, soutenus par le syndicat SUD Nettoyage. Nous avons interviewé Diop, élu du personnel, et Bassirou, représentant de section syndicale.

Pourquoi êtes-vous en grève ?

Nous sommes payés au milieu et non au début du mois, ce qui pose problème par rapport à nos charges mais, en plus, régulièrement en retard, la prime de salissure – prévue par la convention – n’est pas versée, et nous devons souvent fournir nous-mêmes nos gants, voire les produits d’entretien ! Comme l’employeur tarde à nous transmettre les attestations destinées à la Sécurité sociale en cas d’arrêt maladie, nous demandons aussi la mise en place de la subrogation, ainsi qu’un treizième mois. OMS fait partie d’un groupe rentable qui compte 4 500  personnes...

Pour briser la grève, le patron a fait venir des employéEs sans-papiers ou recrutés en CDD, ce qui est illégal. L’inspection du travail, qui a pu relever les identités, est saisie. Nous avons été manifesté au siège de la société dans le Val-d’Oise le 5 octobre dernier, mais la direction est juste sortie pour nous écouter, pas pour négocier.

Etes-vous soutenus ?

Les locataires des HLM, où nous travaillons habituellement pour nettoyer les parties communes et sortir les poubelles, font preuve de solidarité, y compris en nous apportant de la nourriture. La mairie de Paris, suite aux sollicitations d’éluEs Front de gauche et à notre rassemblement à Paris Habitat le 20 octobre dernier, commence à taper du poing sur la table : elle a menacé OMS de rompre le contrat de prestations si le dialogue n’était pas ouvert.

Il y a également FO, le syndicat du patron, qui cherche à nous diviser, car ils ont peur du résultat des élections prévues en décembre prochain, alors que SUD pourra faire la preuve de sa représentativité. La direction a même entamé des procédures de licenciement à notre encontre pour nous impressionner... mais ça n’a pas fonctionné !

Quelles sont les perspectives ?

Nous sommes assignés devant le tribunal ce 2 novembre pour entrave à la liberté du travail, ce qui devrait pourtant déboucher sur une médiation. L’huissier dit que nous bloquons les portes des résidences où nous travaillons habituellement, mais c’est faux ! Nous avons installé un campement pour être là 24h sur 24 sur une place du 20e, à proximité de notre lieu de travail. Or OMS n’est pas propriétaire de la voie publique...

LD

Chèques de soutien à Syndicat CNT-Solidarité ouvrière du nettoyage, 4, rue de la Martinique, 75018 Paris (mention « Soutien aux grévistes »).NDLR : Depuis cet article, Sud nettoyage a lâché les grévistes (voir nos derniers articles) qui sont maintenant représentés par la CNT Solidarité ouvrière.