Pas de délai de décence : les grands magasins ont bien ouvert leur porte au lendemain des attentats meurtriers de Paris...
Il aura fallu attendre midi pour que, suite à l’absence de nombreux salariéEs encore sous le choc, à l’intervention des représentantEs du personnel ainsi que celle de la préfecture, ils se décident à baisser leur rideau ainsi que dimanche. Pas d’état d’urgence non plus au Sephora des Champs-Elysées qui a rouvert de nuit le 16 novembre dernier en application de la loi Macron.
À la Fnac, deux employéEs font partie des victimes du Bataclan, ce qui a provoqué une émotion considérable parmi le personnel, émotion bridée par la direction. Mais la négociation sur le travail dominical a repris sous la forme d’un marathon, avec plusieurs jours de réunions d’affilée dès cette semaine.
Cette négociation se tient sur fond de confirmation du rachat de Darty, une opération qui risque non seulement d’aboutir à des suppressions de postes dans les services centraux mais aussi à des fermetures de magasins, compte tenu de la proximité entre certains d’entre eux et des règles en matière de concurrence.
Bazar syndical
Au BHV, une consultation du personnel s’est tenue du 20 au 22 novembre, un préalable à l’application d’un accord principalement négocié par le syndicat SUD de l’entreprise. Le choix de la raison selon ce syndicat, compte tenu que la négociation de branche en cours risque d’aboutir au moins-disant social... alors qu’il est avéré que cette négociation est plus que jamais compromise. Respectivement première et troisième organisation, la CGT et la CFTC ont, elles, fait campagne pour le Non, ce d’autant que l’accord, tout comme celui proposé par l’UCV, prévoit entre autres une majoration de salaire dégressive à partir du quinzième dimanche travaillé.
Plus encore, on ne peut être que troublé quand on lit, dans le tract d’appel de SUD à l’approuver, l’argument suivant : « La situation financière du BHV n’est pas saine, les perspectives d’évolution du chiffre d’affaire à court terme vont être lourdement impactées par les attentats.Il est de notre responsabilité d’essayer d’assurer au mieux la pérennité de nos emplois. »
Sur fond de participation massive, le non l’a pourtant emporté à 640 voix contre 627, SUD BHV annonçant qu’il ne signerait pas l’accord. Ce résultat légitime la poursuite de la lutte contre l’application de la loi Macron : d’ailleurs, plusieurs syndicats, dont ceux du CLIC-P, ont déposé cette semaine des recours, tant à l’encontre du décret que des arrêtés définissant les zones touristiques internationales (ZTI) sur Paris.
LD