Publié le Mardi 7 juin 2022 à 09h48.

Victoire pour les grévistes de PEI

Après un mois de grève, les PEI ont fini par obtenir gain de cause. Une victoire dont on peut se réjouir !

Les PEI dont des salariéEs du nettoyage (PEI), 120 pour un établissement, Renault Guyancourt (10 000 travailleurEs dont 3000 prestataires), sur des dizaines d'hectares de bureaux, des milliers de postes de travail, des centaines de toilettes, des km de couloirs... entretenus quotidiennement par celles et ceux que certains nomment « les invisibles ».

Un mois de grève active

Ils et elles sont payés à peine au SMIC, souvent à temps partiel, et Renault a fait réduire, de par le télétravail, leurs contrats et donc leurs payes. Et, cerise sur le gâteau, Renault a décidé le mois dernier de fermer le site tous les vendredis, et donc que ces salariéEs voient leurs travail et leur salaire amputé d'un jour par semaine, avec la suppression à venir de 30 emplois. Alors, ça a été l'explosion, du jamais vu ! Avec des revendications évidentes : paiement des salaires à 100%, maintien des emplois !

Il et elles se sont donc mis en grève, un mois durant, avec leurs déléguéEs FO, SUD, CGT, CFDT, et surtout le soutien actif de militants Sud de Renault, et parfois de la CGT.

Il et elles sont donc restés en grève, toujours majoritaire, pendant plus d'un mois, où il leur aura fallu imposer leur présence dans l'établissement, malgré les entraves diverses, dont le débadgeage de touTEs les salariéEs et même l'empêchement, illégal, aux élus d'entrer dans l'établissement.. Et cela a continué avec des barrières cadenassées, des effectifs de vigiles renforcés et l’appel à la police. Mais ils et elles ont souvent réussi à déjouer la surveillance, et à bloquer des entrées, entre autres des livraisons camions ou de la pompe à essence des cadres, sans parler de leurs passages, bien visibles eux, dans les couloirs et sur les plateaux de travail, calicots, badges et drapeaux déployés.

La lutte jusqu’au bout

Ils et elles auront été à Cléon, avec les militants CGT du site, pour y rencontrer leurs collègues PEI, y subissant même l'agression physique de cadres et agents de maitrise dépêchés pour l’occasion, avec envoi à l'hôpital d'une des femmes. Ils se sont rendus à Lardy à l'occasion d'un rassemblement des salariés du site, sont allé occuper le hall du siège social de Renault à Boulogne pour se faire entendre, et ont rejoint les militants CGT du groupe Renault à l'entrée de l'AG des actionnaires à la Porte Maillot.
Dans tous les cas, ils et elles se sont souvent réunis, presque quotidiennement, en AG ou en comité de grève, pour décider démocratiquement des initiatives à prendre et de la continuation de leur mouvement.
Et enfin, après moult promesses non tenues, il aura fallu, vendredi 4 juin, qu'ils et elles décident de prendre leurs dispositions pour rester définitivement sur place, pour que la direction les rappelle, en urgence, en fin d’après-midi, avec des propositions pour un protocole de fin de grève :
- fin du chômage partiel ;
- organisation du départ de 30 personnes, par mutation ou en rupture conventionnelle collective, au volontariat, avec indemnités supra-légales d'au moins 20% ;
- compensation d'une partie des jours de grève en congés et en un contingent d'heures à devoir…
Pour elles et eux, c'est une victoire. Le protocole est signé par les représentants syndicaux et par des représentants du comité de grève, le travail a repris mardi 7 juin. Bravo ! Et quelles leçons pour celles et ceux qui doutent de l'utilité de la lutte !