Depuis le 23 août, le McDonald’s de Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron est en grève. Ce qui a déclenché le mouvement est le licenciement abusif de l’un des salariéEs.
Àl’exigence de sa réintégration se sont ajoutées des revendications liées aux conditions de plus en plus insupportables régnant dans le restaurant : arrêt des discriminations à l’endroit des salariéEs, amélioration des conditions de travail, augmentation des salaires à 13 euros de l’heure.
Des salariéEs qui refusent de marcher au pas
Les employéEs en grève y gagnent moins de 800 à 900 euros par mois, et la gérance ne supporte pas que des salariéEs se rebellent et se soient syndiqués. Au mois de décembre de l’année dernière, McDonald’s attaquait la CGT pour avoir désigné un délégué syndical pour l’enseigne de Villefranche : le restaurant a été condamné à verser 2 500 euros de dommages et intérêts.
La gérance du McDonald’s, qui en possède deux autres dans la région, a affiché en 2015 un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros avec un résultat net de 549 000 euros. Se faire en un an 44 années de smic, cela exige de faire taire les salariéEs qui refusent de marcher au pas.
Depuis le déclenchement de la grève la gérance multiplie les provocations, intimidant de récents embauchés pour continuer à faire tourner son resto. Le directeur adjoint du restaurant a fait signer à des salariéEs non grévistes une pétition de dénonciation du délégué CGT. Et l’union locale CFDT a apporté son soutien à cette manœuvre patronale…
Grève illimitée… et solidarité
Ce qui se passe dans ce McDonald’s est révélateur des pratiques régnant dans cette enseigne, mais aussi de ce qui se passe dans une petite entreprise d’une petite ville où la direction manie tous les outils de la répression pour rester « maîtresse chez elle ». La liaison avec ce que promettent les ordonnances Macron au niveau des libertés laissées aux chefs des PME est vite faite.
Un gréviste délégué CGT a pris la parole lors de la manifestation syndicale organisée le 12 septembre. Au moins une fois par semaine, des rassemblements de plusieurs dizaines se tiennent devant le McDonald’s ou devant la mairie de Villefranche. Entre les jeunes du McDonald’s en grève illimitée, l’union locale CGT, les réseaux militants de la ville toutes générations confondues et la population, une solidarité s’exprime. Il faut qu’elle tienne jusqu’au bout et s’amplifie car les grévistes du McDonald’s ne veulent rien lâcher.
Correspondant