Elle habitait à Valenton (94), elle avait 21 ans et n’a pas survécu aux blessures infligées par son ex-compagnon. Aïssatou est restée six semaines dans le coma à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, et elle est décédée le 30 octobre.Le 18 septembre, elle avait été laissée pour morte dans un immeuble situé dans le quartier où elle avait grandi. Son compagnon n’aurait pas supporté, par jalousie, de la voir rentrer de soirée. Alors qu’elle revenait d’une crémaillère, il avait attendu son retour « pour la tabasser et la traîner au 3e étage car elle ne voulait plus le voir depuis près d’un an et demi », affirme l’oncle d’Aïssatou. Elle a été retrouvée près de l’ascenseur, une plaie ouverte à la tempe. Plusieurs fois, le garçon avait frappé Aïssatou. Plusieurs fois, elle avait porté plainte avant de se rétracter. « C’est souvent comme ça. D’abord il y a une insulte, puis une gifle, puis un coup, et enfin plusieurs... Le garçon s’excuse et ça recommence. On commence par des petits mots et on finit par des maux irréversibles ». Les proches de la jeune femme ont organisé une marche blanche le samedi 12 novembre à Valenton, afin de « faire la lumière sur la violence de cet acte, sur les violences faites aux femmes et sur la violence dans nos quartiers ». La violence « est une forme de terrorisme que nous devons combattre au quotidien », souligne aussi l’oncle de la victime. En 2014, d’après l’Observatoire national des violences faites aux femmes, 134 femmes ont été tuées par leur conjoint, ex-conjoint ou un partenaire. En moyenne, chaque année, on estime que 223 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences conjugales dans leurs formes les plus graves (violences physiques et / ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint). Parmi elles, 14 % ont déposé plainte. « Au pays des " droits de l’homme " et de l’égalité, on frappe, on viole, on tue tous les jours », déclare l’appel à la manifestation organisée le 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes...
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