Publié le Mercredi 6 mars 2013 à 23h00.

Inégalités, violences, exploitation... Luttons pour les droits des femmes !

Les politiques d’austérité, que le gouvernement Hollande - Ayrault poursuit et amplifie après les gouvernements de droite, ont des conséquences très concrètes sur la vie des femmes.Les femmes subissent directement la détérioration des services publics : en à peine dix ans, c’est 144 maternités et 180 centres IVG fermés, rendant l’accès au soins de plus en plus difficile, en particulier pour l’avortement. La pénurie grave de places en crèche et en maternelle, la destruction du service de santé public et des retraites reporte sur les femmes la charge des enfants, des malades et des personnes âgées, limitant leurs possibilités de travailler et d’acquérir ainsi une autonomie financière.Les suppressions de postes dans la fonction publique et diminution des budgets dans le milieu associatif impactent en premier les femmes, qui représentent près de 60 % des fonctionnaires, en particulier dans l’éducation, la santé (77 %) ou l’administration publique (73 %), et 70 % des salariéEs du secteur associatif.Les femmes touchent des salaires inférieurs de 27 % à ceux des hommes, et représentent 80 % des temps partiels, et leur taux de chômage est supérieur à celui des hommes… De plus, elles assument 80 % des tâches domestiques, du travail non rémunéré.Avec la crise actuelle, la situation de l’ensemble des salariéEs est en train de s’aggraver, et les incitations au retour au foyer des femmes se font de plus en plus fortes.Des mesures d'urgenceNous voulons des créations d'emplois de titulaires dans tous les secteurs où les besoins se font sentir – petite enfance, éducation et santé en particulier –, emplois majoritairement féminins et dont l’absence retombe d’abord sur les femmes. Les tâches assumées par le secteur associatif doivent être reconnues comme un véritable service public et financées comme telles. Dans le privé, il faut imposer l’égalité des salaires, l’interdiction des temps partiels imposés, la transformation des contrats précaires en CDI… afin de permettre aux femmes de gagner leur autonomie économique.C’est notamment essentiel pour les femmes victimes de violence. La plupart des femmes violées, battues, harcelées, connaissent leur agresseur : père, patron, conjoint, ex… Les violences contre les femmes touchent tous les milieux, et trop souvent les femmes n’ont pas d’échappatoire, contraintes de rester dans les cadres familiaux. Nous exigeons également l’ouverture de foyers d’accueil pour les femmes et leurs enfants, et la fin de la logique sexiste dans la police et la justice qui broie les femmes qui osent porter plainte et libère les agresseurs !Mobilisation contre ce gouvernementSi la loi autorisant le mariage pour les couples de même sexe a été adoptée suite à une large ­mobilisation, l’autorisation de la PMA (procréation médicalement assistée, légale et largement utilisée pour les couples hétéros stériles) pour les lesbiennes a été repoussée. Encore une fois, les femmes sont les premières victimes d’un gouvernement qui tergiverse. La mobilisation pour l’égalité totale des droits va donc devoir se poursuivre et s’amplifier pour gagner le droit à la PMA pour les lesbiennes et les femmes célibataires. Alors que la médecine a permis des avancées dans l’autonomie des femmes (contraception, IVG), pourquoi conditionner la maternité au fait d’être en couple hétérosexuel ?Malgré un vernis féministe, le gouvernement applique aussi les politiques d’austérité dont sont victimes les femmes. Najat Vallaud-Belkacem ose même qualifier l’Accord national interprofessionnel, qui vise à la précarisation de l’ensemble des salariéEs, d’« avancée décisive pour les femmes à temps partiel » ! S’il est vrai que l’accord introduit une limitation des temps partiels à 24 h/semaine, il permet aussi de nombreuses dérogations. Il offre surtout au patronat l’outil des « avenants temporaires », rendant possible au bon vouloir de l’employeur l’augmentation du temps de travail des salariéEs à temps partiel, sans modification du contrat de travail.Solidaires des luttes internationalesPremières touchées par la crise, utilisées comme variable d’ajustement par les capitalistes, les femmes luttent et s’organisent à l’image des Licenci’elles qui luttent contre les licenciements massifs et pour la convergence des luttes.En solidarité avec les femmes du monde entier, celles qui luttent contre les désastres écologiques à travers le monde, celles qui résistent dans les pays en guerre, celles qui se lèvent contre les politiques d'austérité, celles qui se battent pour la scolarisation des filles, celles qui revendiquent toujours le droit à être reconnues égales des hommes, d'exister et de disposer de leurs corps par et pour elles-mêmes, nous serons dans la rue le 8 mars.Commission nationale intervention féministe