Huit mois après la victoire historique du Parti Démocratique du Japon sur le Parti Démocratique Libéral qui gouvernait le Japon depuis un demi siècle, le Premier Ministre Hatoyama Yukio a été obligé de démissionner. La victoire du PDJ avait suscité des espoirs dans la population dont les conditions de vie s’étaient fortement dégradées ces dernières années. Le nouveau gouvernement promettait une réforme administrative et du système politique, la renationalisation de la Poste et une politique volontariste de soutien au pouvoir d’achat ainsi que le renforcement de la protection sociale. Il est vite apparu que le gouvernement ne tiendrait pas un grand nombre de ses promesses électorales. Mais ce qui a le plus secoué le gouvernement, c’est la polémique née autour du déplacement de la base militaire américaine de Futenma dans l’île d’Okinawa. Les habitants de l’île ne voulaient plus de cette base mais sous pression américaine, Hatoyama après avoir annoncé sa fermeture a finalement fait volte face et proposé une relocation au Nord de l’île. Kan Naoto, le nouveau Premier Ministre, aussi membre du PDJ, a clairement annoncé la rupture dans son discours d’investiture. Se référant à «la troisième voie» de Tony Blair, Kan s’est fixé pour objectif prioritaire la réduction du déficit public abyssal. La TVA, actuellement à 5%, devrait être augmentée. Autant dire que les «largesses sociales» annoncées par son prédécesseur ne sont plus d’actualité. Des élections à la chambre haute cet été devrait permettre de se rendre compte si le nouveau Premier Ministre a convaincu la majorité des japonais.