Alors qu’Israël saborde la mise en œuvre du cessez-le-feu et continue le génocide des palestinienNEs, l’État choisit de franchir un nouveau cap dans la répression du mouvement de solidarité.
Ainsi cette année, une première, la préfecture de Paris a tenté d’interdire une manifestation féministe : la « marche féministe radicale de nuit » du vendredi 7 mars.
Un cap supplémentaire de franchi dans la répression
L’interdiction de cette marche féministe, antiraciste et anticolonialiste qui a lieu depuis 2020 prenait justement pour prétexte la solidarité affirmée des collectifs et associations organisatrices avec la Palestine. Selon l’arrêté émis par le préfet de Paris, il existait « un risque important que des propos appelant à la haine et à la discrimination soient prononcés ». Plus précisément que « le message que les militants des collectifs Samidoun et Urgence Palestine entendent véhiculer conduise à heurter la communauté juive ainsi qu’à provoquer des débordements lors du rassemblement déclaré ». L’arrêté du tribunal administratif qui a cassé l’interdiction est un camouflet pour la préfecture. Selon lui, cette marche ne s’est jamais accompagnée « de violences ou de la diffusion de messages incitant à la haine ou à la discrimination, y compris lorsque des collectifs de soutien à la Palestine y avaient participé »… Fin de l’histoire ?
Le racisme et le soutien au sionisme au cœur des attaques
En fait, cette tentative d’interdiction est un symptôme de la fascisation en cours avec ses attaques sur les libertés démocratiques. C’est aussi une indication d’un enjeu pour les soutiens de l’État d’Israël : continuer d’attaquer le mouvement de solidarité afin d’en empêcher le développement. Affaiblir le mouvement de solidarité, isoler les PalestinienNEs pour les faire disparaître. Ces attaques sont également une manière de développer toujours plus le racisme et de renforcer l’alliance du gouvernement avec l’extrême droite. Ainsi des menaces de déchéance de nationalité contre Rima Hassan car elle rappelait la légitimité de la résistance armée contre l’occupation, inscrite dans le droit international. Ces menaces ont notamment été formulées par deux ministres ! Peu importe que ces menaces n’aient aucune chance d’aboutir, elles participent à alimenter le climat de haine médiatique vis-à-vis de toute voix qui s’élève contre le génocide et elles alimentent les fan tasmes racistes et islamophobes sur la « menace intérieure ». Et ce sont les militantEs raciséEs qui en subissent les conséquences matérielles en cas de condamnation. Le message est clair : feu vert pour les fachos d’un côté et répression des antiracistes de l’autre.
Notre réponse : l’internationalisme et l’antiracisme de nos luttes
La meilleure réponse à ces attaques fut celle apportée par la massivité et l’internationalisme de la mobilisation du 8 mars où a résonné « Femmes de Gaza, femmes de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine ! » Prochaines étapes : la manifestation contre les violences policières du 15 mars et celle contre le racisme du 22 mars.
William Daunora