Le 21 septembre a eu lieu à Moscou, et aussi dans d’autres villes de Russie, la première grande manifestation contre la guerre en Ukraine et la politique de Poutine. Des dizaines de milliers de personnes, au moins 50 000, ont participé à cette « marche pour la paix » dans le centre de Moscou. Mélangeant des drapeaux aussi bien russes qu’ukrainiens, les manifestants demandaient « l’arrêt des opérations militaires en Ukraine » aux cris de « Non à la guerre en Ukraine » et « Stop aux mensonges de Poutine » qui prétend que la Russie ne participe pas militairement au conflit. « Je ne veux pas que nos gars meurent en Ukraine comme ça a été le cas en Tchétchénie et en Afghanistan », disait une pancarte résumant le sentiment de la partie de la population qui ose résister à la pression nationaliste et chauvine du pouvoir.
C’est également une des plus grandes mobilisations contre Poutine depuis sa réélection en 2012. Les organisateurs de la marche, à laquelle ont pris part plusieurs dirigeants de l’opposition parlementaire, ont exigé que le Kremlin cesse sa « politique agressive et irresponsable » en Ukraine qui mène selon eux la Russie vers l’isolement, la crise économique et l’aggravation des « penchants fascistes » du pouvoir.
Quelle que soit la confusion politique de cette manifestation, elle rompt l’union nationale que Poutine voulait imposer, d’autant que les pressions politiques mais aussi les pressions physiques étaient fortes : déploiement policier, provocations des « patriotes »... Le quotidien Nezavissimaïa Gazeta titrait « La marche sous les hélicoptères », pour donner une idée des pressions policières et du contexte de la manifestation.À Saint-Pétersbourg, près d’un millier de personnes ont participé à une « marche pour la paix » interdite.