La défense de l’emploi, les luttes contre les licenciements, ne sont pas séparables de l’exigence de revenus et de salaires permettant de vivre pleinement.
Vivre! et non pas survivre avec les revenus minimum de misère tolérés par l’Etat et le patronat.
Le minimum vital pour toutes et tous !
C’est pourquoi nous estimons que le montant du minimum pour vivre devrait être une exigence commune pour les personnes avec ou sans emploi, que l’on soit jeune, précaire, en retraite ou en activité. La même exigence devrait être garantie pour tous et toutes. Y compris donc pour tous ceux et celles qui touchent aujourd’hui «seulement» un revenu minimum frauduleusement appelé «social». Il y a 3, 4 millions d’allocataires de ces minima sociaux, mais 6 millions de personnes sont concernées. Ces minima, comme leur nom l’indique, ne permettent pas de décoller de la misère.
=> 1500 euros nets, c’est aujourd’hui le plancher en-dessous duquel personne ne devrait tomber. Cela correspond aussi à l’exigence du SMIC, donc du salaire MINIMUM revendiqué, notamment par le syndicalisme.
Qu'est ce que le minimum?
Il y a plusieurs minimum légaux dans cette société. Depuis que la crise fait rage (années 1970), le minimuma changé de définition. Il y a le salaire minimum légal (SMIC) et les minima sociaux (prés de dix catégories) dont le Revenu «minimum» d’insertion (RMI, créé en 1988-89) et transformé en RSA. Il y aurait donc plusieurs façons de mesurer les besoins incompressibles? Qu’est-ce qui le justifie? Que certains travaillent et d’autres non? Mais qui est responsable de cette situation?
Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) était autrefois appelé de SMIG (G comme «garanti») et c’était une conquête sociale. Il était admis par la loi qu’un revenu salarial ne devait pas tomber en dessous d’un seuil permettant de vivre correctement. Le SMIG était indexé sur les prix et il reflétait un «panier» de biens de consommation vitaux.
Après la grande grève de 1968, le SMIG est devenu le SMIC, ou salaire minimum interprofessionnel de croissance. Le montant du SMIC était indexé aussi sur l’accroissement des richesses produites. Cela signifiait que les entreprises étaient contraintes à une certaine répartition des richesses, et que tout n’allait pas dans la poche des propriétaires privés. Le SMIC et les salaires progressaient ensemble, et les chômeurs avaient conquis des droits (encore très faibles) à un salaire de remplacement (UNEDIC).
Mais depuis que le chômage a explosé, la part qui revient aux salaires (y compris la protection sociale) dans la richesse créée a beaucoup baissé. Elle a chuté de 10% entre les années 1980 et les années 1990, puis s’est stabilisée à un bas niveau. Plus de 150 milliards d’euros sont passés annuellement de la poche des salariés et chômeurs à celle des patrons. Soit l’équivalent de 300 euros pour tout le monde avec un plancher de revenus de 1500 euros. Pendant ce temps, les revenus de la propriété ont explosé!
L’indemnisation des chômeurs a aussi baissé et le nombre de chômeurs indemnisés aussi. Les patrons ont refusé de cotiser. Et le nombre des «pauvres» a monté en flèche. C’est alors qu’a été (fin 1988) créé le Revenu minimum d’insertion (RMI), qui légalisait le fait qu’il y ait deux «minimum», un pour les salariés employés, et un autre pour les chômeurs ayant épuisé leurs droits.
Cette séparation entre RMI et SMIC est une injustice flagrante, car il n’y a pas deux «minimum» différents pour vivre. Mais c’est aussi une atteinte à la solidarité, à l’égalité, à l’unité du salariat.
Comme il fallait s’y attendre, le RMI et les minima sociaux, détachés du salaire, n’ont pas cessé de se dégrader en niveau de vie (baisse de 40% depuis 1988). En même temps, le RMI a aussi permis d’attaquer le principe même du SMIC. Les patrons font tout pour ramener le SMIC vers une sorte de «minimum» pour salariés pauvres. Le SMIC est subventionné par les pouvoirs publics, par les allègements de charges sociales. Le nombre de SMICARDs n’a pas cessé de grimper, car le SMIC n’est plus le point de départ d’une progression des salaires, mais un plancher dont on ne décolle plus. Il touche près d’un salarié sur 6. Et de plus en plus de salariés (surtout des femmes), ne sont pas payés au SMIC temps plein, mais sur de petits boulots à temps partiels, payés au seuil de pauvreté.
C’est pourquoi il est nécessaire de résister à l’offensive libérale qui justifie l’existence de plusieurs «minima» sociaux.
Nos revendications
=> Nous exigeons un seul minimum, un droit commun, un trait d’union entre salariés au premier niveau d’une grille de salaire et tous ceux et celles qui sont au chômage ou en précarité. C’est la même classe ouvrière exploitée qui subit la crise!
=> Droit à l’emploi, droit au salaire et au revenu sont liés. Les chômeurs, les précaires ne se complaisent pas dans leur situation. La seule façon de résorber réellement le chômage et de donner un emploi correctement payé à tous, c’est de réduire la durée du temps de travail (vers les 32 heures). Et non pas la ramener à zéro pour les chômeurs, ou à quelque heures pour les salariés pauvres, avec en même temps un surtravail au stress, insupportable, pour les autres.
=> Le minimum pour vivre à 1500 euros net, c’est pour tout le monde!