Le 26 mars, à Sevran, dans la cité des Beaudottes, un homme d'une trentaine d'années a été abattu par balle par les policiers de la Brigade Anti Criminalité (BAC), à un feu rouge au volant d'un véhicule. L'homme était au volant de son outil de travail, un camion de livraison qu'il avait refusé de laisser sur place à son patron dans l'attente du paiement de son dernier salaire. Ce dernier a appelé la police qui a décidé de faire barrage au prétendu « voleur », à tout prix... Pour défendre la sacro-sainte propriété privée de l’entreprise, la police est toujours présente et elle est allée à nouveau jusqu'à tuer. Mais le quartier et le profil du travailleur ne sont évidemment pas étranger à ce drame. Dans les quartiers populaires, la police (en particulier la BAC) multiplie les agressions racistes, violentes, les humiliations : une situation que les habitantEs de Sevran, ou d'Aulnay-sous-bois, ville voisine, ne connaissent que trop.
Dans la nuit suivante d'ailleurs, de nombreux et nombreuses jeunes sont sortis exprimer leur rage et leur colère face à l'injustice de ce drame, brulant des voitures et autres mobiliers urbains. Des émeutes ont eu lieu cette nuit-là dans les quartiers alentours.
Les médias se sont évidemment empressés de ne parler que de ça et « des violences » commises, quant ils ne relaient pas directement la ligne de la préfecture, ou s'alignent sur le discours de la droite et l'extrême droite... Les ficelles sont grossières et pourtant : on accuse la victime, on lui invente un casier judiciaire ou des affaires qui viendraient justifier qu'il ait été abattu de sang froid... Ils se focalisent déjà sur la « sauvagerie » et la « délinquance » des émeutiers sans un mot pour la victime tuée par la police et les causes de cette explosion de colère.
Notre solidarité va bien évidemment à la famille et aux proches de la victime, ainsi qu'à toutes celles et tous ceux qui subissent les violences policières dans ces quartiers et ailleurs. Leur colère et leurs revendications sont légitimes. Nous exigeons plus que jamais la dissolution des corps spéciaux dont la BAC, et le désarmement immédiat de la police au contact de la population. Tant qu'il le faudra aux cotés de leurs proches, nous continuerons a réclamer la vérité et la justice pour toutes les victimes de la violence d'État !